Les nouvelles données du cancer publiées par l’InCA ont servi de référence pour l’élaboration du Plan cancer annoncé la semaine dernière par le président de la République et qui a été à la quasi-unanimité salué par les acteurs concernés.
Elles confirment l’importance de l’enjeu que représente la pathologie en France avec une hausse de plus de 100 % du nombre de nouveaux cas au cours de ces trente dernières années (1980-2012). « Si cette augmentation s’explique en grande partie par l’accroissement et le vieillissement de la population et par l’amélioration des méthodes diagnostiques, on ne saurait occulter l’évolution des expositions aux facteurs de risque », souligne le Pr Agnes Buzyn, présidente de l’Institut dans un éditorial.
En 2005, infléchissement de l’incidence.
La prévalence totale (nombre de personnes de plus de 15 ans en vie en 2008 et ayant eu un cancer) est de 3 millions. On estime ainsi que 1,5 million de Français et 1,4 million de Françaises ont ou ont eu un cancer soit 6,4 % de la population masculine et 5,3 % de la population féminine.
En 2012, le nombre de nouveaux cas est estimé à 355 000 dont 200 000 chez l’homme et 155 000 chez la femme. Prostate, poumon, côlon-rectum sont les trois localisations les plus fréquentes dans la population masculine tandis que les trois cancers féminins les plus fréquents sont ceux du sein, du côlon-rectum et du poumon. Chez l’homme, l’augmentation de l’incidence est attribuée à l’accroissement de la population (30,8 %), à son vieillissement (33,7 %) et à l’augmentation du risque lui-même (43,3 %). Chez la femme, ces chiffres sont respectivement de 33,8 %, 22,5 % et 55 %. Cependant, « pour la première fois depuis 2005 des changements d’évolution de l’incidence avec une diminution chez l’homme et une stabilisation chez la femme », note l’InCA.
Mortalité plutôt en baisse.
Si les chiffres de la mortalité montrent une augmentation plus modérée, de 11 % chez l’homme et de 20,3 % chez la femme, celle-ci est essentiellement liée à l’évolution de la population (+ 16,4 % chez l’homme et + 19,5 % chez la femme) et à son vieillissement (+ 43,3 % et + 34,5 %). Le risque de décéder par cancer est lui, en baisse (- 48,7 % et - 33,5 %) de même que les taux standardisés (en baisse de - 1,5 % et - 1 % par an chez l’homme et chez la femme). En 2012, un nombre de 148 000 de décès par cancer a été observé (85 000 chez l’homme et 63 000 chez la femme). Le cancer du poumon demeure la première cause de décès par cancer chez l’homme devant les cancers colorectal et de la prostate. Chez la femme, les 3 localisations les plus meurtrières sont le sein, le poumon qui arrive désormais en deuxième position et le côlon-rectum. Le cancer est la première cause e décès prématuré avant 65 ans quel que soit le sexe.
La divergence d’évolution entre l’incidence et la mortalité observée jusqu’à 2005 s’explique, selon
l’InCA, par une diminution du nombre de cancers les plus rapidement évolutifs combinée à une augmentation du nombre de cancers de meilleur pronostic.
Quant à la survie nette (survie que l’on observerait si le cancer était la seule cause de décès), elle varie considérablement selon la localisation. La survie nette à 10 ans varie de 1 % à 5 % chez l’homme et chez la femme pour le mésothéliome pleural à 93 % pour le cancer de la prostate ou 92 % pour la thyroïde chez la femme. Les cancers de mauvais pronostic (survie à 10 ans inférieure à 33 %) représentent 40 % des cancers chez l’homme et 16 % chez la femme. À l’inverse, les cancers de bons pronostics (survie nette à 10 ans supérieure ou égale à 66 %) représentent 52 % des cancers de la femme et seulement 28 % chez l’homme.
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