LES LYCÉENS franciliens peuvent désormais disposer de façon anonyme d’une contraception gratuite pendant quelques mois. Mardi, le président du Conseil régional, Jean-Paul Huchon, a donné officiellement le coup d’envoi du dispositif dénommé « pass’ contraception ». Concrètement, l’initiative permet à 159 000 jeunes de la région Ile-de-France (77 000 filles et 82 000 garçons) des classes de seconde ou d’apprentissage, ainsi qu’aux élèves en formation sanitaire et social, de bénéficier de coupons leur ouvrant la porte des professionnels de santé. Malgré cette limite d’âge, le pass’ contraception ne sera pas pour autant refusé aux élèves plus âgés. Remis par les infirmières scolaires, les coupons sont valables pour des consultations de médecins, des prises de sang et analyses médicales, et pour la délivrance « de tous contraceptifs » pour une durée de trois à six mois, indique le Conseil régional. Le professionnel de santé se fera directement rembourser par la région. L’un des objectifs de la mesure est de « faire reculer le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) ou de grossesses non désirées », qui ne cesse d’augmenter. Au niveau national, quelque 13 500 IVG ont ainsi été pratiquées sur des mineures en 2006, contre 10 722 en 2002. Le gynécologue Israël Nisand estime même que ce chiffre est « sous évalué » et que le nombre avoisinerait plutôt les 15 000 IVG annuelles. Pour le Conseil régional d’Ile-de-France, le pass vise également à lever les obstacles auxquels sont parfois confrontés les jeunes ayant besoin d’une contraception, tels « le manque de confidentialité du circuit de remboursement », les problèmes de « financement » ou encore une « méconnaissance » du sujet. « Nous nous sommes rendus compte que le droit à la contraception était loin d’être effectif en France, et notamment en Ile-de-France, explique Jean-Paul Huchon « au Parisien ». C’est parfois dû à l’ignorance, ou à la difficulté de parler de sexualité à ses parents. » Le président du Conseil régional ajoute : « Le dispositif est très encadré. Ces contraceptifs ne sont pas distribués comme des bonbons. »
À l’époque très critique envers un dispositif similaire lancé par Ségolène Royal dans sa région du Poitou-Charentes, le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, semble aujourd’hui voir d’un meilleur œil le pass’ contraception francilien. Parallèlement, il vient d’annoncer qu’il prendra d’ici à quelques semaines un décret pour permettre aux infirmières scolaires de prolonger pendant six mois des prescriptions médicales en matière de contraception. « L’État est dans son rôle lorsqu’il écoute, informe et accompagne les adolescents », souligne Luc Chatel. Rappelons que, déjà, la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) offre la possibilité aux officinaux de renouveler, dans certaines conditions, des contraceptifs oraux pour une durée de six mois.
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