Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent touchant le sexe masculin.
Plus de 60 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France, entraînant environ
9000décès (2e rang après le cancer du poumon).
La mortalité diminue depuis le début des années 2000 d’environ 2,5 % par an, ce qui est mis en parallèle avec une amélioration de la prise en charge, notamment des formes évoluées qui ont bénéficié des progrès de l’hormonothérapie.
Pratiquement inexistant avant 40 ans, l’incidence de ce cancer augmente progressivement jusqu’à 60 – 65 ans.
La latence moyenne entre l’apparition du cancer de la prostate et son diagnostic est de l’ordre de 10 ans (7 à 13 ans), mais ce délai pourrait être sensiblement différent en fonction de l’agressivité de la tumeur (capacité métastatique), ce qui souligne l’importance du dépistage, recommandé à partir de 50 ans, qui repose essentiellement sur le toucher rectal et à un moindre degré sur la détermination du taux de PSA (sa sensibilité est estimée à 70 % et sa spécificité à 90 % : 80 % des hommes porteur d’un cancer intracapsulaire ont un PSA inférieur à 4 ng/ml ; au-dessus de 50 ng/ml des métastases sont présentes dans 75 % des cas), très utile en revanche pour le suivi ; complétés par une échographie endorectale pour guider des biopsies prostatiques. L’intérêt de l’IRM a été démontré.
Ce retard au diagnostic s’explique par une longue période asymptomatique. L’apparition de symptômes signe malheureusement un stade déjà évolué, voire encore trop souvent métastatique : dysurie, pollakiurie, impériosités, incontinence, hématurie, douleurs dans le bas-ventre, ténesme rectal. D’autres types de symptômes ou signes orientent d’emblée vers une diffusion métastatique : douleurs osseuses, fractures, insuffisance rénale, lymphœdème, phlébite.
Il faut se souvenir que l’association cancer - hypertrophie bénigne de la prostate est fréquente.
Le traitement curatif standard est représenté par la prostatectomie radicale, réalisée à « ciel ouvert » ou par laparoscopie. Les ultrasons focalisés de haute intensité et la cryothérapie sont des alternatives « mini-invasives » (mais réalisées néanmoins sous anesthésie générale) actuellement en développement pour les cancers localisés.
La radiothérapie peut être administrée par voie externe ou par implants permanents intraprostatiques (brachythérapie) à base d’iode 125 ou de palladium 103.
L’hormonothérapie (agonistes de la LH-RH, anti-androgènes), qui se justifie par le caractère typiquement hormono-dépendant de ce type de cancer, est surtout utilisée dans le cas de tumeurs au stade métastatique ou localement avancé.
Une hormono-indépendance survient en moyenne après 2 ans de traitement sous monothérapie, moment où une association des deux catégories précédentes permet d’obtenir une nouvelle réponse biologique avec baisse de la PSA dans 60 à 80 % des cas pendant 6 mois.
Une troisième ligne de traitement peut être représentée par le bicalutamide à forte dose (150 mg/j).
Enfin, le docétaxel (taxane), à la dose de 75 mg/m² tous les 21 jours, peut être utilisé dans le cancer de la prostate métastatique en échappement hormonal.
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