Avec un nombre estimé à plus de 62 000 nouveaux cas (en 2005, dernières estimations publiées par l’Institut national de Veille Sanitaire), le cancer de la prostate est le premier cancer de l’homme. C’est aussi la 2e cause de décès (environ 9 000 par an, soit 10 % de tous les décès par cancer chez l’homme) dans le sexe masculin après le cancer du poumon. La proportion de décès n’a cessé de diminuer ces dernières années, reflet d’un dépistage plus précoce et d’une meilleure prise en charge globale.
Dans l’immense majorité des cas (98 %), il s’agit d’un adénocarcinome ; très rarement d’un sarcome ou d’un lymphome.
Dans 90 % des cas, il est diagnostiqué à l’occasion d’un dépistage reposant sur le dosage du PSA (limite supérieure de normalité : 4 ng/ml ; mais même à un niveau inférieur, une augmentation annuelle supérieure à 0,75 ng/ml doit être considérée comme suspecte) et le toucher rectal ; de fait, les tumeurs localisées intraprostatiques ne provoquent pas de symptômes urinaires.
Dans 1 cas sur 10, ce sont des symptômes du bas appareil urinaire et/ou liés à une extension locale ou métastatique (douleurs osseuses, adénopathies sus-claviculaires, altération de l’état général) qui sont révélateurs.
L’âge représente le principal facteur de risque, puis vient la prédisposition familiale (les formes héréditaires représenteraient environ 10 % des cancers prostatiques).
Actuellement, au moment du diagnostic, 50 à 60 % des cancers sont à un stade localisé, 30 à 40 % sont des cancers localement avancés ou présentant déjà des métastases ganglionnaires et 5 à 10 % sont à un stade métastatique.
Le diagnostic et le bilan d’extension mettent à profit les biopsies prostatiques (ponctions transrectales au cours d’une échographie par voie endorectale), l’échographie prostatique, l’IRM prostatique et la scintigraphie osseuse. (Les lésions osseuses peuvent être ostéocondensantes ou ostéolytiques).
La stratégie thérapeutique dépend du stade, de l’espérance de vie du patient, de ses souhaits, en tenant compte des symptômes d’obstruction et du risque de rétention urinaire ainsi que des éventuelles comorbidités.
La prostatectomie totale est le traitement le plus fréquemment mis en œuvre pour les cancers localisés, ou localement avancé.
La radiothérapie est une alternative à la chirurgie pour les stades localisés intraprostatiques chez les patients ayant une espérance de vie supérieure à 10 ans, pour les stades avec extension extraprostatique et/ou ganglionnaire pelvienne, et chez les patients ayant une espérance de vie de 5 à 10 ans.
L’hormonothérapie, essentiellement par administration d’un agoniste ou d’un antagoniste de la GnRH et/ou d’un antiandrogène stéroïdien, est utilisée dans les tumeurs de stades localement avancés ou métastatiques.
Enfin, la chimiothérapie est envisagée en 2e ou 3e ligne en cas de maladie métastatique hormonorésistante. Ces moyens peuvent être associés.
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