La maladie de Crohn peut survenir à tout âge, mais débute habituellement entre 15 et 30 ans. 15 % concernent des cas pédiatriques (son incidence est en augmentation chez les 12/17 ans). Environ 120 000 personnes en seraient actuellement atteintes en France.
Son diagnostic est souvent difficile au début car les signes ne sont en général guère caractéristiques. Cliniquement, la maladie se manifeste, sur un mode chronique ou récurrent, par une diarrhée (parfois grasse, voire sanglante), des douleurs abdominales (à type de coliques ou de ballonnement postprandial), des crampes abdominales, des rectorragies, des douleurs anales, des nausées/vomissements. Des manifestations extra-digestives peuvent être également présentes. Comme une anorexie, une perte de poids (malnutrition), de la fièvre (38 à 40 °C), des douleurs articulaires (arthralgies), une uvéite antérieure, une aphtose ; la maladie thromboembolique est très fréquente (attention en cas d’alitement prolongé).
Le diagnostic est fait par l’endoscopie, qui met en évidence des zones intestinales lésées alternant avec des zones saines, avec des ulcérations irrégulières, pouvant évoluer en fistules ou sténoses. Les régions les plus souvent concernées sont l’iléon terminal, le côlon et le canal anal. Des atteintes hautes sont possibles mais plus rares : œsophage, estomac, duodénum.
Examen complété obligatoirement par des biopsies. Le scanner, l’IRM et l’échographie permettent de faire un bilan des lésions et mettent en évidence un épaississement très caractéristique des segments digestifs.
La maladie de Crohn évolue typiquement par poussées, séparées par des périodes de rémission. La guérison est rare. L’indice de Best permet de chiffrer le niveau d’activité de la maladie : l’indice 150 est le seuil distinguant une forme inactive d’une forme active et un indice supérieur à 450 signe une forme très active.
Dans un tiers des cas, les poussées sont très invalidantes, voire graves (complications possibles : occlusions, fistules, abcès, perforations, hémorragies, colite aiguë, risque de cancérisation à long terme), et constituent de véritables urgences, y compris chirurgicales (mais la chirurgie ne guérit pas la maladie, elle traite ses complications ou les formes résistantes). On estime qu’environ la moitié de tous les patients atteints a une forme bénigne et l’autre moitié une forme sévère.
La maladie de Crohn entraîne souvent un retard de croissance chez les enfants et les adolescents, précédant fréquemment l’apparition des signes digestifs.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques