LA DÉFINITION du déficit est basée sur une constante biologique – avec un seuil souvent variable d’une étude à une autre tandis que la carence associe signes biologiques et cliniques. Les déficits concernent la santé publique et posent la double question de leur dépistage et de leur correction, pour influer sur les pathologies auxquelles ils sont associés et prévenir l’évolution vers une carence. Les carences en vitamines ou éléments traces se situent, quant à elles, dans un contexte médical et doivent être impérativement traitées.
Selon l’OMS, les micronutriments dont le déficit ou la carence sont les plus fréquents sont la vitamine A (surtout dans les pays en voie de développement), l’iode (notamment en France) et le fer, dont le déficit ou la carence sont surtout observés chez les femmes, en partculier au cours de la grossesse. Vient ensuite la vitamine D, dont le déficit serait associé à de nombreuses pathologies, dans différentes études ; et les folates et la vitamine B12, avec deux périodes de la vie particulièrement à risque que sont la grossesse et le vieillissement.
Bien cibler.
La supplémentation multivitaminique peut avoir des effets délétères. Ainsi, une autre étude Cochrane montre qu’elle n’a aucun intérêt au cours de la grossesse, avec un risque de malformations en cas d’excès d’apport de vitamine A. Par contre, la supplémentation vitaminique avant et pendant la grossesse peut avoir un intérêt préventif quand elle est ciblée et limitée à certains micronutriments, dans une période précise de la vie.
Ainsi « Aux États-Unis, l’enrichissement en folates des farines s’est accompagné d’une réduction très importante du risque de spina bifida, mais il existe un débat sur ses effets dans d’autres périodes de la vie », expose le Pr Guéant. « En Europe, il faut une politique de diminution du risque de spina-bifida fondée sur la prise de folates dès la période périconceptionnelle, ce qui doit être expliqué aux femmes ayant un projet parental », insiste le Pr Guéant. Et ce à une dose de 400 µ/j d’acide folique, donc proche de l’apport nutritionnel recommandé qui est de 300 µ/j chez l’adulte et 400 µ/j chez la femme enceinte, en France.
La vitamine D est une vitamine critique pour le développement du fœtus et des essais randomisés ont démontré son rôle sur le poids de naissance, mais pas sur le risque d’accouchement prématuré.
Dans la population « vieillissante », la Womens Health Study a montré que les supplémentations multivitaminiques (vitamine A, vitamines anti-oxydantes, magnésium, cuivre, sélénium, zinc), très prisées aux Etats-Unis adeptes de la culture « le plus est l’ami du bien » exposent à un excès de mortalité (odd ratio de 1,06). Cet impact délétère est encore plus marqué en cas de supplémentation associée en fer, avec un effet négatif sur la sphère cardio-vasculaire.
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