EN DIX ANS, les hommes ont gagné 3 ans et les femmes 2. Des années en plus qui maintiennent la France dans le peloton de tête pour l’espérance de vie à la naissance : en 2007, elle était de 84,4 ans pour les femmes et de 77,5 ans pour les hommes. Des années gagnées en majeure partie après 65 ans. Car si les taux de décès diminuent (de 50 % sur vingt-cinq ans pour les maladies cardio-vasculaires et de 11 % pour les tumeurs), la mortalité prématurée (avant 65 ans) reste à un niveau préoccupant. En 2005, la France est au 16e rang des 27 pays de l’UE pour la mortalité évitable**, dépassée seulement par les nouveaux adhérents d’Europe centrale, les pays baltes et la Belgique.
Alcool, tabac, obésité.
Un tiers des décès prématurés (un quart chez les femmes) sont considérés comme pouvant être évités par une réduction des comportements à risque. Or, bien qu’en baisse, la consommation d’alcool en France (12,8 l d’alcool pur par habitant de 15 ans ou plus) est toujours parmi les plus importantes d’Europe et l’on compte près de 15 % de consommateurs à risque chronique. Le tabagisme, lui, continue à tuer, par cancers, notamment pulmonaires et des voies aérodigestives supérieures, maladies respiratoires chroniques et maladies cardio-vasculaires. L’usage quotidien diminue, mais 30 % des jeunes de 17 ans, filles et garçons, déclarent fumer chaque jour.
Dans ce chapitre, une autre préoccupation importante est le développement continu de l’obésité, notamment dans les milieux sociaux défavorisés. L’obésité touche 17 % des hommes et des femmes : le surpoids 40 % des hommes et près d’un quart des femmes ; et la surcharge pondérale en général de 14 à 20 % des enfants. Des mesures de prévention et de prise en charge ciblée sont recommandées pour obtenir des modifications durables en matière d’alimentation (les jeunes, par exemple, sont de faibles consommateurs de fruits et légumes) et d’activité physique (entre un cinquième et un tiers des adultes ne pratiquent même pas une activité physique modérée).
Pollution et travail.
Les déterminants environnementaux sont aussi à prendre en compte et sont de mieux en mieux surveillés, comme le demande la loi de santé publique, avec huit objectifs (sur 100). Cela comprend la pollution atmosphérique urbaine, responsable chaque année, en cas d’exposition à long terme, de 32 000 décès (chiffre 2000), de 60 000 à 190 000 crises d’asthme et de 110 000 bronchites. Mais aussi de nombreux autres facteurs de pollution, des niveaux relativement faibles pouvant avoir des effets à court terme, et les expositions professionnelles. On ne négligera pas non plus, des événements récents ont montré leur gravité, le retentissement des conditions de travail sur la santé, qui entraîne d’importantes disparités de mortalité : à 35 ans, l’espérance de vie des hommes cadres dépasse de 7 ans celle des ouvriers et l’écart est de 3 ans chez les femmes. Quatre objectifs de la loi de 2004 permettent de suivre les évolutions, mieux, de les provoquer : les accidents routiers mortels liés au travail, les contraintes articulaires, les nuisances sonores et les expositions à des produits cancérigènes.
Enfin, la synthèse de la DREES relève que, avec le vieillissement de la population, la prise en charge des maladies chroniques et la prévention de la dépendance apparaissent comme des enjeux majeurs.
** Les causes de décès « évitables » comprennent les cancers des voies aéro-digestives supérieures, de l’œsophage,
du poumon, les psychoses alcooliques, les cirrhoses, les accidents de la circulation, les chutes accidentelles, les suicides et le sida.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques