En 2012, le Comité de lutte contre l’hypertension artérielle, la Société française d’hypertension artérielle et la Société française neurovasculaire lançaient une campagne d’information, avec livret d’accompagnement, sur la prise en charge de l’hypertension artérielle (HTA) dans le cadre du plan AVC. Le slogan de cette campagne était : « Objectif 2015 : 70 % des hypertendus contrôlés et traités ». Qu’en est-il aujourd’hui ? Une récente étude (étude FLAHS 2014) réalisée en octobre dernier montre que 30 % de la population française âgée de 35 ans et plus est traitée par un médicament antihypertenseur, soit 11,4 millions de personnes ; ce chiffre n’a pas évolué depuis 2012 et seulement 49 % des hypertendus traités sont contrôlés… Nous sommes loin des 70 % ! La conjugaison de multiples facteurs liés à la fois aux patients (manque de motivation, mauvaise observance…) et à certains médecins (banalisation de l’HTA, inertie thérapeutique…), explique en grande partie ces résultats. En tant que pharmaciens d’officine, nous devons donc amplifier nos messages de prévention, renforcer l’accompagnement et l’éducation des patients et surveiller la bonne observance des traitements.
La dernière Journée nationale de lutte contre l’HTA, en décembre dernier, a été l’occasion d’attirer l’attention du public sur le fait que l’HTA constitue aussi un facteur de risque de développer une démence, d’autant plus lorsqu’elle est associée (ce qui est souvent le cas) à d’autres facteurs de risque cardiovasculaire (diabète, obésité, tabagisme, sédentarité). L’HTA est en effet à l’origine de modifications vasculaires qui affectent le débit sanguin et le métabolisme cérébral. Des travaux récents suggèrent que des troubles de la microcirculation cérébrale et des anomalies de la fonction endothéliale entraînent des modifications de la barrière hématoencéphalique à l’origine de l’accumulation du peptide bêta-amyloïde, responsable de la formation des plaques séniles observée dans la maladie d’Alzheimer. Il est aujourd’hui admis que la baisse de la pression artérielle par un traitement antihypertenseur peut réduire de 50 % le risque de troubles de la mémoire, d’où l’intérêt de traiter l’HTA en veillant à ce que la tension artérielle reste dans des valeurs normales. Autre message de prévention à faire passer à l’officine.
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