Selon une enquête réalisée en ligne par « le Quotidien », environ 62 % des pharmaciens estiment ne pas devoir porter de masque au comptoir pour se protéger face au virus COVID-19. Les avis sont donc plutôt partagés sur la question.
Alors que les officines ont reçu des boîtes de masques chirurgicaux issus des stocks de l'État pour les distribuer à d'autres professionnels de santé, certains officinaux comme Rozenn ont tout de même l'impression d'avoir été « oubliés par les autorités ». Pour elle, les pharmaciens sont « autant exposés que les autres professionnels de santé. Mon équipe pourrait évoquer son droit au retrait si je ne prenais pas les mesures nécessaires, appréhende-t-elle. La vigilance me semble la meilleure approche de la pandémie », estime cette officinale qui promet de « porter des masques dès qu'elle en aura ». À l’instar de sa consœur, Pascale D. se demande encore pourquoi les pharmaciens « n'ont pas été listés comme professionnels de santé pouvant avoir accès aux masques de l'État ».
Si certains s'inquiètent ou s'interrogent, d'autres s'agacent comme Alexandra M. : « C’est honteux notre Ordre ne nous protège pas, comme d’habitude », déplore-t-elle. Tout aussi remonté, Guy B. observe que « les policiers tentent de s'imposer avant les professionnels de santé dans la distribution ! Comme notre sang-froid est légendaire face au risque, ils risquent fort bien de nous griller. Quelle inconséquence de n'avoir pas de tels stocks ! », s'emporte-t-il.
« On va ressortir les hygiaphones »
Néanmoins, tous les pharmaciens ne sont pas favorables au port du masque face aux patients. C'est le cas de Laurianne M. : « Si on porte un masque et qu'on dit aux patients " désolé on n’en a pas ", on va se faire agresser… », redoute-t-elle. Francis H. avance, lui, une raison plus médicale. « Les masques chirurgicaux ont pour objectif d'éviter la contamination des tiers, pas de protéger leur porteur, souligne-t-il. On admet qu'il y a protection si les deux (le pharmacien et le patient) portent un masque… Il faudrait des p2 si la situation devenait critique, mais on n'en est pas là. Et puis on a toujours le guichet de garde… », tient-il à rappeler.
Marie-Odile M., quant à elle, se désole que « dans le contexte actuel, certains professionnels de santé (toutes professions confondues), ne soient pas capables de se montrer plus raisonnables sur le sujet que le français moyen ». Enfin, pour terminer sur une note d'humour, Pascal M. envisage une solution : « On va ressortir les hygiaphones », anticipe-t-il, non sans ironie.
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Françoise Amouroux
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