MODÈLE de référence en matière d’alimentation il y a encore quelques années, le régime crétois actuel a bien changé. En effet, aujourd’hui, la population dont la santé cardio-vasculaire est la moins bonne en Europe est celle des jeunes Crétois et Grecs ! Preuve a contrario que la perte des repères alimentaires dans une région est néfaste.
Les effets bénéfiques du régime crétois traditionnel et du régime méditerranéen en général ne sont plus à démontrer. Les résultats des études épidémiologiques montrent une corrélation positive significative entre l’adhésion à ce type de régime et la diminution des facteurs de risques, tels que l’obésité, l’obésité abdominale, ou le diabète de type 2. Les aliments largement consommés dans le cadre d’un régime méditerranéen contiennent des nutriments essentiels : acides gras oméga-3, fibres, vitamine C ou E et, plus récemment, vitamine D. Sans oublier les autres éléments nutritifs contenus en grande quantité dans les végétaux ; ces produits sont impliqués dans de nombreuses voies métaboliques, mais ils demeurent difficilement quantifiables du fait de leur complexité chimique et structurelle. « Les changements des comportements alimentaires des jeunes générations ne sont pas toujours en cohérence avec ces pratiques traditionnelles et une alimentation riche en fruits, légumes, céréales et poissons ; de même, l’évolution de la composition des produits alimentaires à toutes les étapes de la chaîne alimentaire ne permet plus de respecter les recommandations, constate Christian Latge, de l’Institut de recherche Pierre Fabre. Comment reproduire les effets protecteurs de cette solution santé naturelle, et où trouvera-t-on demain ces composés protecteurs dans notre alimentation ? » Lors des Journées scientifiques du Carla (novembre 2011), le groupe Pierre Fabre a fait une synthèse sur les relations entre syndrome métabolique et régime crétois, et montré l’importance des phytoéléments dans ce modèle alimentaire.
Une flore spécifique et unique.
Tous les régimes méditerranéens ne se valent pas, leurs apports varient en fonction de la situation géographique et des coutumes ethniques. Toutefois, ils possèdent tous un point commun : la consommation de plantes locales connues pour leurs vertus protectrices pour la santé. On sait, aujourd’hui, qu’une partie des effets bénéfiques de cette alimentation résulte de la consommation de phytoéléments présents dans les plantes du bassin méditerranéen. Cette réserve botanique constitue un pôle de diversité spécifique, avec la flore la plus riche du monde. En étudiant celle-ci, les épidémiologistes ont donné naissance aux actuelles recommandations alimentaires et ont établi les grandes lignes d’une prévention nutritionnelle adaptée aux maladies métaboliques qui sont étroitement liées à une modification de la microflore intestinale.
« Ces pathologies, regroupées sous le terme de syndrome métabolique, sont croissantes du fait de l’alimentation actuelle qui n’apporte plus ces végétaux bénéfiques, rappelle le Dr Jean-Marie Bourre (Paris). Leur analyse montre leur richesse en composés bioactifs, particulièrement présents dans les plantes sauvages. La présence de ces composés (polyphénols et caroténoïdes) met en évidence leur capacité particulière à s’adapter au stress typique du bassin méditerranéen, dû notamment au fort rayonnement solaire, à la température élevée et à la sécheresse. Ces conditions créent une situation pro-oxydante, en réaction, la plante synthétise des phytoéléments protecteurs. » L’exemple le plus parlant est l’olive : lorsqu’elle est consommée sous forme d’huile non raffinée, elle apporte des composés autres que les acides gras, tels que l’hydroxytyrosol. Ce puissant antioxydant intervient dans différents processus cellulaires impliqués dans la réaction au stress et dans le système cardio-vasculaire. L’analyse chimique et pharmacologique de ces familles de molécules montre qu’elles agissent sur la modulation des réponses métaboliques, avec une réduction du stress oxydatif et du potentiel pro-inflammatoire, notamment pendant la phase postprandiale. Or l’inflammation postprandiale à bas bruit et la dysfonction endothéliale qui en découle sont bien connues pour leur rôle essentiel dans la survenue et la progression du syndrome métabolique.
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