Une semaine après le passage de l’ouragan Irma, les deux îles antillaises tentent lentement de refaire surface. À Saint-Barthélemy, les titulaires ont, à nouveau, levé le rideau pour parer à l’urgence d’une population en manque de médicaments. Elles sont à nouveau réapprovisionnées depuis vendredi via Air Antilles. « Juste avant l’ouragan, trois de mes commandes n’avaient pas été livrées, et avec la coupure d’électricité, j’ai perdu la totalité de mon frigo », constate Catherine Bourne, titulaire de la pharmacie de l’aéroport. Elle doit désormais s'approvisionner par la Guadeloupe, son répartiteur, implanté à Saint-Martin, ayant été lui aussi entièrement détruit. La filiale du grossiste africain Laborex a en effet connu le même sort que les onze pharmacies saint-martinoises : destruction massive couronnée d’un pillage impitoyable.
Reconstituer les stocks et rétablir l’informatique
Pas question pour les officines de rouvrir leurs rideaux, elles n’en ont plus. Quand ils ont été épargnés par l’ouragan, les pilleurs se sont empressés de les éventrer. Loin d’être anéantis par le désastre, les pharmaciens retroussent leurs manches, déblaient, nettoient, mais ils redoutent les pilleurs cagoulés et armés qui continuent de sillonner le territoire. « Tant que la sécurité ne sera pas garantie, les officines ne pourront pas fonctionner normalement et reconstituer leurs stocks », déplore Julien Laplanche, pharmacien responsable et directeur général de DGP en Guadeloupe, filiale du grossiste-répartiteur CERP Bretagne-Atlantique (CERP BA). Lui-même affirme qu’aucune livraison ne peut être assurée par bateaux de crainte des sabordages.
Le grossiste-répartiteur qui n’intervenait avant la catastrophe qu’en deuxième ligne après Laborex, assure qu’il prendra désormais le relais. « Nous allons aider les pharmacies à reconstituer leurs stocks et les livrer dès qu’elles pourront rouvrir leurs portes », annonce-t-il. Il veut croire aux promesses de l’État français pour indemniser rapidement les victimes. Autre priorité des pharmaciens saint-martinois, rétablir leur circuit informatique et remettre en route leur logiciel métier. Mais qu’en sera-t-il des patients qui auront perdu ordonnances et carte vitale ?
Lundi, un point de crise réunissant les services de l'État, l'ARS de Guadeloupe et les différents acteurs de santé, a établi qu'à Saint-Martin les patients chroniques, notamment les diabétiques, les hypertendus et les personnes atteintes du VIH, seraient pris en charge par trois dispensaires gérés par l’ARS afin de suppléer l’hôpital de l’île, submergé.
La collecte de médicaments est interdite et ces dispensaires seront approvisionnés par les dons de l'association Tulipe ainsi que par les stocks stratégiques de l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS).
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