Quelques définitions
Rhume : affection virale des voies respiratoires, également appelée rhinite ou rhinopharyngite (chez l’enfant). Les premiers symptômes sont des éternuements, un chatouillement au niveau de la gorge, un mal de tête et un écoulement nasal clair avec une sensation de nez bouché. Il n’y a généralement pas de fièvre, ou une fièvre modérée. L’écoulement initialement limpide évolue vers un aspect plus épais et purulent au fil des jours.
Rhinovirus : principaux agents infectieux du rhume, appartenant à la famille des picornaviridae. Ces virus sont fréquents dans les pays tempérés, en saison hivernale notamment. Il en existe plus de 100 sérotypes. Il s’agit de virus nus (plus résistants que les virus enveloppés), à ARN. La contamination par ces virus des fosses nasales entraîne l’activation de plusieurs facteurs de l’inflammation, dont l’histamine. L’activation du système nerveux parasympathique serait à l’origine de l’écoulement nasal.
Chlorhydrate de pseudo-éphédrine : cette substance vasoconstrictrice a un effet décongestionnant. Elle entre dans la composition de plusieurs médicaments indiqués contre le rhume. Elle provoque la libération de noradrénaline au niveau des récepteurs adrénergiques (sympathomimétique indirect).
Un peu de physiopathologie
Les fosses nasales et les sinus sécrètent normalement un liquide permettant l’humidification continuelle de la muqueuse nasale. Ce liquide permet en outre de piéger les poussières inhalées et les agents infectieux. Le rhume est causé par une contamination virale des fosses nasales. Les virus en cause sont principalement les rhinovirus et les coronavirus. Très contagieux, ils se transmettent d’une personne à une autre par contact direct entre individus, par inhalation de microgouttelettes aériennes (éternuements), ou par contact avec un objet contaminé. Après avoir envahi la muqueuse nasale, ils créent une inflammation et une augmentation de la sécrétion nasale, à l’origine de la rhinorrhée.
Le temps d’incubation est court, compris entre un et trois jours. Les symptômes régressent généralement en trois ou quatre jours. Le rhume peut cependant être à l’origine de complications nécessitant une consultation médicale, notamment chez les jeunes enfants et les sujets âgés. Les complications les plus fréquemment observées sont l’otite, l’angine ou la sinusite. En effet, l’inflammation au niveau de la sphère ORL ou la nécessité de respirer par la bouche à cause du nez bouché peuvent entraîner une surinfection au niveau de l’oreille ou du pharynx.
Les mots du conseil
Le rhume est une des affections les plus fréquemment observées l’hiver. Certains gestes peuvent permettre de prévenir cette pathologie. Ainsi, il est recommandé d’aérer les chambres régulièrement, de se laver les mains régulièrement et notamment après s’être mouché - les solutions hydroalcooliques sont d’ailleurs très pratiques -, d’utiliser de préférence des mouchoirs à usage unique et de les jeter à la poubelle, de mettre ses mains devant sa bouche lorsqu’on éternue ou lorsqu’on tousse… Attention aux éventuels contacts avec des sujets à risque ; un rhume banal chez un individu en bonne santé peut avoir des conséquences plus graves chez un sujet immunodéprimé, chez une personne âgée ou chez un nourrisson. Bien entendu, il est recommandé de s’habiller chaudement pendant la saison froide pour limiter les refroidissements. L’exercice physique, notamment en milieu extérieur, est également très conseillé.
En cas de rhume, pour atténuer les symptômes, il est recommandé de boire au moins 1,5 l d’eau par jour et de se reposer. Comme pour toutes les affections ORL (et plus encore !), il est fortement conseillé d’arrêter de fumer ou d’éviter une exposition à la fumée de cigarette.
Les produits du conseil
On ne soigne pas le rhume ! Il est admis en effet que ce dernier passe en sept jours, avec ou sans traitement. En revanche, l’objectif est de soulager le plus possible les symptômes désagréables du rhume, tels que le nez bouché, l’écoulement nasal, les maux de tête ou l’état fébrile. Il existe pour cela un large choix de médicaments OTC, sous diverses formes d’administration, généralement réservés à l’adulte et à l’enfant de plus de 15 ans.
De nombreux médicaments associent un antipyrétique (paracétamol) ou anti-inflammatoire (ibuprofène) et une substance décongestionnante (pseudo-éphédrine, antihistaminique). Les plus récents ont pallié les risques d’insomnie liés à la pseudo-éphédrine en proposant des comprimés spécifiques pour la nuit, à base d’antihistaminique (DolirhumePro, Actifed Jour et Nuit, Humex Rhume…). Lors de la délivrance, il est important de rappeler le risque de surdosage en paracétamol et de demander si le patient prend d’autres médicaments en contenant. Le pharmacien veillera également à alerter sur les contre-indications, notamment celles liées à la pseudo-éphédrine. Le dossier pharmaceutique peut être d’une aide précieuse dans ce cas. Rappelons que la pseudo-éphédrine est contre-indiquée en cas d’hypertension sévère ou d’autres pathologies cardiovasculaires, ainsi qu’avec d’autres sympathomimétiques indirects (éphédrine, présente dans certaines pulvérisations nasales) et avec les sympathomimétiques alpha par voies orale ou nasale (étiléfrine, naphtazoline, oxymétazoline, phényléphrine, synéphrine, etc.) en raison du risque de vasoconstriction ou de poussées hypertensives. La pseudo-éphédrine est aussi contre-indiquée avec les IMAO non sélectifs (iproniazide) en raison du risque d’hypertension paroxystique ou hyperthermie. Dans ce dernier cas, un délai de 15 jours après l’arrêt de l’IMAO est d’ailleurs nécessaire, du fait de la durée d’action de cet antidépresseur. Enfin, les sportifs devront être informés du risque de réaction positive lors des tests antidopage.
Pour une action locale, il est conseillé d’utiliser un spray nasal antiseptique (Désomédine à l’hexamidine) associé à une solution de lavage des fosses nasales (sérum physiologique, Stérimar, Prorhinel…). Pour déboucher le nez et dégager les voies respiratoires, on peut également conseiller des fumigations, composées d’un mélange d’huiles essentielles, ou l’application de pommade décongestionnante (Vicks Vaporub). Les tampons imprégnés (inhalers) sont quant à eux appréciés pour leur côté pratique.
Homéopathie, aromathérapie et phytothérapie.
Dans le domaine des affections ORL, les huiles essentielles gagnent du terrain. En prévention ou en traitement, elles ont l’avantage de cibler les symptômes et offrent une alternative à l’allopathie qui a déjà conquis de nombreux clients. Les huiles essentielles préconisées contre le rhume, et plus largement contre les affections virales de l’hiver, sont principalement ravintsara, niaouli et eucalyptus. Des présentations prêtes à l’emploi existent, associant plusieurs huiles essentielles dans un conditionnement adapté (Aromaforce Bio Spray nasal, par Pranarôm). L’aromathérapie apporte également des solutions plus globales, pour purifier l’air ambiant par exemple (Aromaforce spray atmosphérique).
Le conseil pour soulager le rhume peut également porté sur les modificateurs de terrain, utilisés en usage interne (Actisoufre, Oligogranule, Granions) ou externe (Stérimar Cuivre). Il s’agit notamment du cuivre, pour ses propriétés anti-infectieuses, du manganèse pour son activité anti-inflammatoire et antiallergique, et du soufre considéré comme stimulant immunitaire.
L’homéopathie offre quant à elle de nombreuses possibilités. Des spécialités homéopathiques indiquées pour combattre les symptômes du rhume sont disponibles, comme Coryzalia, Homéogène 9 ou encore Abbé Chaupitre.
En phytothérapie, il est intéressant de conseiller la propolis, pour ses propriétés anti-infectieuses et tonifiantes. L’échinacée est préconisée en prévention des maux de l’hiver. Le sureau fait quant à lui l’objet d’études pour expliquer son activité sur les rhinovirus. Pour soulager les états fébriles, on citera le saule ou le quinquina. Enfin, le bien-être respiratoire peut être amélioré par le thym ou l’eucalyptus.
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