« Rah rah ah-ah-ah ! Ro mah ro-mah-mah Gaga oh-la-la ! » : si l’introduction de la Bad Romance de Lady Gaga taraude votre oreille, vous n’êtes assurément pas le seul : c’est un « earworm » - un « ver d’oreille » -. Cette ritournelle new-look n’est pas isolée : l’art de la production musicale actuelle a justement pour ambition de produire de tels earworms, gage de succès.
Si ces phrases « collent » aux oreilles, c’est pour des raisons particulières qu’a élucidées l’équipe de Kelly Jakuboswki (université de Durham) au terme d’une enquête sur plus de 3 000 personnes. Leur mélodie est simple, pour ne pas dire basique, avec un phrasé aisément mémorisable, mais leur véritable secret réside dans l’introduction soudaine, au milieu d’un rythme saccadé, de syncopes et de la répétition inattendue de certaines notes, au-delà de ce que l’on s’attend à entendre. Leur texte assume un minimalisme consensuel favorisant une diffusion mondiale transculturelle. Et la réussite est alors au rendez-vous, comme l’affirme avec ambiguïté Kylie Minogue dans l’un de ses tubes : « La, la, la la, la, la, la, la (x4)/I just can't get you out of my head » : « je n'arrive tout simplement pas à t'oublier. »
Les travaux des psychologues anglais montrent qu’il est possible d’anticiper l’impact médiatique de ces créations musicales qui empruntent aux jingles publicitaires, ces mélodies courtes qui « tintent » (c’est le sens anglais du terme) aux oreilles : d’ailleurs, et ce n’est pas un hasard, ces chansons boostées par les médias circulent de façon virale sur le Net et dominent le top des hit-parades. Mais rassurez-vous : les psychologues prodiguent également quelques conseils pour se purger des vers auditifs parfois obsessionnels : penser activement à d’autres chansons, essayer de faire le vide lorsque le refrain revient, ou écouter la chanson dans son intégralité à chaque fois, pour éviter que la ritournelle, isolée de son contexte mélodique global, ne hante en boucle vos oreilles !
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