LES ENFANTS et adolescents dont l’un des parents s’est suicidé sont à risque majoré de mourir de la même façon. Telle est la conclusion majeure d’un travail monumental mené en Suède. En outre, il apparaît que ces jeunes gens ont, bien plus que les autres, des troubles d’ordre psychiatrique.
Associant des chercheurs américains, l’étude s’est intéressée, sur 30 ans, aux suicides, hospitalisations psychiatriques et criminalité de plus de 500 000 Suédois de moins de 25 ans qui avaient perdu un parent de mort violente (suicide, accident, maladie). Ils ont été comparés à 4 millions d’autres jeunes ayant leurs parents. Les résultats varient avec l’âge du traumatisme. Mais, globalement, le risque suicidaire est triplé si le choc psychologique a eu lieu avant 18 ans. Pour les moins de 13 ans, toujours au décès parental, le risque de décès par suicide est doublé par rapport à la population témoin. En revanche, la perte du parent par maladie n’influe pas sur l’autolyse.
Le risque d’hospitalisation pour dépression est double en cas de suicide d’un parent, augmenté de 30 % lors d’un décès par accident et de 40 % s’il s’agissait d’une maladie. Enfin, être orphelin d’un parent suffit à favoriser des actes criminels.
Pourtant Holly C. Wilcox (université Johns Hopkins) et coll. se veulent optimistes. Nous sommes loin du déterminisme génétique, disent-ils. Il s’agit ici de facteurs environnementaux sur lesquels il est possible d’agir. Notamment en suivant et évaluant l’enfant dans la période critique qui suit le décès parental. D’autant plus que les enfants disposent de capacité de résilience étonnante.
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