LES BIOLOGISTES n’apprécient pas que d’autres professionnels de santé marchent sur leurs plates-bandes. Le syndicat national des médecins biologistes (SNMB) a décidé, en novembre 2013, de déposer un recours en Conseil d’État ainsi qu’une question prioritaire de constitutionnalité, contre l’arrêté du 11 juin 2013 permettant à d’autres professionnels de santé d’effectuer certains tests, recueils et traitements de signaux biologiques. Pour les pharmaciens, il s’agit du test capillaire d’évaluation de la glycémie, du test oropharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A et du test nasopharyngé d’orientation diagnostique de la grippe.
Selon les biologistes, cet arrêté porte atteinte « au droit à la protection de la santé » et ils réclament son abrogation. Dans leur recours, ils soulignent que les catégories de personnes autorisées à réaliser, « hors la présence d’un biologiste médical », les tests, les recueils et les traitements de signaux biologiques, peuvent concerner aussi bien « le patient qui se livre à un autodiagnostic, mais aussi des professionnels de santé qui, pour certains (les infirmiers et les pharmaciens) ne font pas partie des professions médicales, voire sont des auxiliaires médicaux (les infirmiers). En définissant de manière aussi large les catégories de personnes pouvant réaliser ces actes, le pouvoir réglementaire d’application a outrepassé sa compétence », estime le SNMB.
Système à deux vitesses.
Son président, Claude Cohen, explique que « ces tests sont des examens de biologie, qui doivent donc être réalisés par des biologistes ». Il s’élève notamment contre un « système de contrôles à deux vitesses. Nous sommes soumis à des normes et à des contrôles draconiens. Les autres professionnels de santé n’ont pas les mêmes techniques, les mêmes accréditations et ne sont pas formés pour réaliser ces tests. Ce n’est pas leur job ! », s’insurge-t-il. Il s’inquiète également d’une « perte de chance pour les patients », en cas de faux négatif. « Dans le cas de l’angine à streptocoque du groupe A, par exemple, si l’examen est mal fait et que l’on obtient un faux positif, les conséquences peuvent être gravissimes pour le patient si on ne lui donne pas d’antibiotiques », pointe-t-il.
Pour lui, ouvrir à d’autres personnes la possibilité de réaliser ces tests risque aussi de mettre en danger la biologie. « Il faut mettre le holà, sinon il n’y aura plus de limites et toute la biologie risque de devenir comme ça. Il n’est pas nécessaire de nous imposer des conditions draconiennes si ces tests peuvent être réalisés par d’autres personnes qui n’ont pas à s’y soumettre. Ce recours est pour nous une manière de dire "ça suffit" », conclut Claude Cohen.
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