Contrairement aux autres médicaments utilisés dans la prise en charge de l’hypothyroïdie, le Tcaps contient du glycérol et de la gélatine animale comme seuls excipients. Une nouvelle qui sera favorablement accueillie par les patients qui ont des intolérances ou hypersensibilités par rapport à certains excipients (lactose, mannitol, huile de ricin) contenus dans certaines autres spécialités, ou des problèmes de malabsorption au niveau digestif.
Les douze dosages échelonnés entre 13 et 200 microgrammes, (contre huit dosages pour les autres princeps) représentent un autre avantage lorsque l'on sait que ces médicaments sont à marge thérapeutique étroite. Ils permettent un ajustement posologique individuel précis, et ils simplifient le traitement pour les patients : une présentation avec de multiples dosages évite de casser des comprimés ou de multiplier les boîtes. La forme capsule molle est facile à avaler et elle est bien absorbée. Trois études vont dans le sens d'une moindre variation de l'absorption de la lévothyroxine sous forme de capsule molle versus comprimé en cas de troubles gastriques (Santaguida 2 015), de prise d'inhibiteurs de la pompe à protons (Yue 2 015) et de prise de café (Vita 2 013). Une autre étude rétrospective suggère une meilleure stabilité de la posologie avec les capsules molles et une étude cinétique confirme la linéarité des différents dosages.
Une conduite thérapeutique prudente
Ce médicament, fabriqué par les Laboratoires Genévrier en Suisse, est commercialisé depuis plusieurs années dans certains pays européens et aux États-Unis ; il a reçu le feu vert des autorités sanitaires françaises. « Les personnes n’ayant pas pu retrouver leur état de santé antérieur depuis l’arrivée du nouveau Lévothyrox pourraient donc se tourner vers cette nouvelle spécialité. Par contre, pour les patients bien équilibrés et sans effets indésirables, il n’y a pas lieu de changer de traitement », précise le Dr Hervé Monpeyssen, thyroïdologue à l'hôpital Américain de Paris.
Dans un contexte de crise qui a commencé il y a maintenant plusieurs mois, médecins et pharmaciens seront extrêmement prudents face à la nouveauté. Il faut évaluer si le patient se sent mieux et si, sur le plan biologique, les résultats sanguins (concentrations sanguines de TSH et de T3) corroborent le ressenti. La prescription sera suivie d'une nouvelle évaluation de la fonction thyroïdienne trois semaines à un mois après le début du traitement. Mais c'est sur le résultat clinique que s'établiront l'efficacité et la bonne tolérance du Tcaps.
Le médicament coûte plus cher que les autres actuellement disponibles : autour de 9 euros par mois quel que soit le dosage, contre 2-5 euros pour les génériques. Il n'est pas remboursé par la Sécurité sociale dans un premier temps (un dossier est en cours).
D'après une conférence des Laboratoires Genevrier.
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