Depuis le 1er janvier 2018, le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) bénéficie d'un nouveau cadre réglementaire. Un arrêté publié le 16 décembre dernier, au « Journal officiel », modifie la procédure d’inscription et les conditions de prise en charge de la pression positive continue (PPC) nasale, par l’Assurance-maladie, pour le traitement du SAHOS. Son esprit est différent de l'ancien arrêté* puisque le patient apnéique peut désormais refuser le télésuivi de son traitement et de ses données d'observance sans être, pour autant, pénalisé via la diminution du remboursement de son traitement. Dans ce cas, c'est le prestataire de soins - chargé de la mise en place de la PPC à domicile et de son télésuivi - qui subit une baisse de sa rémunération.
Des bénéfices pour le patient apnéique
Néanmoins, le patient apnéique a tout intérêt à être observant. Non traitées, les apnées obstructives sont, en effet, responsables de troubles de la vigilance, de perturbations de la qualité de vie, d’une augmentation de l’incidence des maladies cardiovasculaires et du risque accidentel. L’application régulière d’une pression positive continue (PPC) nasale au cours du sommeil constitue le traitement de référence du SAHOS modéré à sévère. Pionnière en matière de télésuivi des patients atteints de SAHOS, la société Orkyn' (prestataire de santé à domicile) a mis en place, dès 2013, des machines dites « communiquantes », au domicile de ces derniers. « Ces machines transmettent des données sur l'observance des patients sous PPC à notre système informatique. Nous avons développé un algorithme qui traite ces informations et nous alerte quand un patient est en dérive d'observance ou d'efficacité au traitement. Dans ce cas, l'équipe de techniciens que nous avons formés appelle le patient par téléphone pour connaître les raisons de la non-observance et/ou de la baisse d'efficacité de la PPC », explique Didier Terrien, expert dans les maladies respiratoires chez Orkyn'. En fonction de la réponse du patient, le technicien peut, soit le motiver par téléphone à reprendre son traitement, soit faire passer un technicien (ou un infirmier) à domicile. « Les patients apprécient de pouvoir être en lien, si besoin, avec nos techniciens. Cette relation les rassure et favorise l'observance », note Didier Terrien. La société accompagne, aujourd'hui plus de 85 000 patients apnéiques par le biais du télésuivi : 83 % d'entre eux ont une observance supérieure à 4 heures par nuit.
Une stratégie préventive
Orkyn' a également mis en place un site Internet/Extranet sécurisé permettant aux médecins d'avoir accès aux données de leurs patients télésuivis. « Forts de notre expérience dans le SAHOS, nous utilisons aussi le télésuivi chez les patients insuffisants respiratoires et participons ainsi à l'expérimentation de l'Assurance-maladie** qui a débuté cette année. Ces pathologies nécessitent un degré d'expertise médicale plus important : ce sont donc nos infirmières qui traitent les données des patients. Ainsi, elles sont notamment capables de détecter les phases d'encombrement d'un malade ayant une BPCO et de l'orienter vers son médecin avant le stade d'exacerbation avancé », conclut Didier Terrien.
Outre Orkyn', une dizaine d'acteurs nationaux, mais aussi de nombreux prestataires locaux, proposent le télésuivi des patients respiratoires en France.
* En octobre 2013, un premier arrêté avait stipulé que les patients sous PPC devaient être soumis à la téléobservance pour que leur traitement soit pris en charge par la Sécurité sociale.
** Dans le domaine de l'insuffisance respiratoire, de l'insuffisance cardiaque et du diabète, l'Assurance-maladie offre depuis le début de l'année aux acteurs de santé la possibilité de mener des expérimentations de télémédecine en mettant en place des équipements de télésuivi au domicile des patients, un suivi médical et/ou des actions thérapeutiques à distance.
D'après une conférence de presse d'Orkyn'.
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