Une protéine du venin d'une araignée pourrait protéger le cerveau après un accident vasculaire cérébral. Une découverte qui confirme les vertus pharmacologiques potentielles des venins en général.
Une équipe de chercheurs de l'université de Queensland, près de Brisbane (Australie), a mis en évidence un peptide du venin d'une araignée permettant de « minimiser les effets dévastateurs d'un AVC sur le cerveau ». Le Pr Glenn King, directeur de recherche à l'Institut de bioscience molécuaire de l'université, explique que cette protéine, baptisée Hi1a, bloque le mécanisme cérébral principalement responsable des dommages cérébraux survenant après l'AVC : « Les études précliniques ont montré qu'une dose de cette protéine administrée jusqu'à huit heures après une attaque cérébrale protégeait les tissus cérébraux et améliorait très fortement les performances neurologiques. » Les résultats de ces recherches viennent d'être publiés dans la revue américaine « Proceedings of the National Academy of Sciences » (PNAS).
Le Pr Glenn King n'en est pas à son coup d'essai. En mai 2015, il publiait dans le « British Journal of Pharmacology » la découverte d'une toxine de venin d'araignée prometteuse dans le traitement de la douleur. Il s'agit d'un peptide issu du venin de la Thrixopeluna Pruriens, communément appelée tarentule verte du Pérou bien qu'elle soit originaire du Chili, dont les poils sont urticants. Le peptide en question, ProTx-II, inhibe les récepteurs de la douleur Nav1.7, ouvrant la voie a de nouveaux antalgiques.
Les quelque 45 000 espèces d'araignées existantes constituent le plus grand groupe d'animaux venimeux et contiennent le plus grand nombre de toxines peptidiques pharmacologiquement actives (voir notre article « abonné »). Selon les chercheurs, seulement 0,01 % de ces toxines ont été étudiées à ce jour. Il existe peu de médicaments issus d'un venin. Citons Theranekron, une préparation homéopathique issue d’une Tarentula cubensis, pour traiter les blessures en médecine vétérinaire, Prialt (zicotinide), analogue synthétique d'un peptide du venin d'un escargot marin, indiqué dans les douleurs intenses, et l'antihypertenseur captotril, issu du venin d'un serpent, le jararaca (voir notre article « abonné »).
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