LES CHERCHEURS du laboratoire « Architecture et réactivité de l’ARN » de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg ont eu l’idée d’exploiter la stratégie de multiplication du VIH pour l’utiliser comme aide au traitement contre le cancer. Le VIH utilise la machinerie des cellules humaines pour insérer son matériel génétique dans le génome des cellules qu’il infecte. Matteo Negroni, Elsa Champion et coll. ont introduit dans le génome du VIH un gène humain présent dans toutes les cellules, le gène de la déoxycytidine kinase (dCK), qui code une protéine permettant d’activer les médicaments anticancéreux.
Un variant de la dCK plus efficace que l’original.
Depuis plusieurs années les scientifiques cherchent à produire une forme plus efficace de cette protéine. Or, une des caractéristiques du VIH est de muter en permanence et de ce fait de générer au cours des mutations plusieurs protéines mutantes (ou variants). Les scientifiques ont sélectionné une « librairie » de près de 80 protéines mutantes. Ces protéines ont été testées sur des cellules tumorales en présence de médicaments anticancéreux. Les chercheurs ont ainsi identifié un variant de la dCK plus efficace que la protéine sauvage (non mutée), et provoquant la mort des cellules tumorales testées.
Les chercheurs sont parvenus à une efficacité identique des médicaments anticancéreux en testant des doses jusqu’à 300 fois moindres.
Si cet essai expérimental est transformé in vivo, « cette possibilité de diminuer les doses de traitements anticancéreux permettrait non seulement de réduire les problèmes de toxicité des composants et les effets secondaires, mais surtout d’améliorer l’efficacité des traitements », soulignent les auteurs.
Il reste maintenant à mener des études précliniques chez l’animal à l’aide de la protéine mutante isolée. « De plus, un grand nombre d’autres applications thérapeutiques seraient possibles à partir de ce système expérimental qui détourne le virus du sida. »
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