ENVIRON 230 000 patients seraient porteurs d’une hépatite C, dont probablement 100 000 s’ignorent… et ne peuvent donc pas être guéris. Or l’hépatite C est une cause majeure de cirrhose et de transplantation hépatique.
L’identification des personnes infectées par le VHC se heurte à deux obstacles principaux : la maladie est souvent silencieuse (« la fatigue induite par l’hépatite est un mythe », précise le Pr Marcellin) ; elle peut toucher n’importe qui et “monsieur tout le monde” en particulier, indemne des facteurs de risque jusqu’ici répertoriés (la grande majorité des personnes dépistées aujourd’hui). C’est pourquoi le dépistage, par la recherche d’anticorps anti-VHC, doit concerner, en accord avec les recommandations du rapport Dhumeaux, systématiquement les femmes enceintes et les hommes de 18 à 65 ans, au moins une fois dans leur vie, dépistage associé à celui des virus de l’hépatite B et du Sida. « Les TROD, tests d’orientation diagnostique (salivaire ou sanguin par piqûre au doigt), devraient faciliter ce dépistage des trois virus, qui permettent un dépistage médicalisé ou non, vers les populations les plus exposées », se réjouit le Dr Marc Bourlière, hépato-gastro-entérologue à l’hôpital Saint-Joseph de Marseille.
Une fois dépistés, la quasi-totalité des patients peuvent être guéris avec un comprimé par jour et une très bonne tolérance s’ils accèdent à ces nouveaux traitements. Le prix de la guérison en France est de 57 000 euros environ pour les 12 semaines du traitement, mais le rythme rapide des développements de molécules (plus de 20 différentes simultanément) devrait modifier la donne, au fil des guérisons et de l’épuisement du réservoir de patients infectés, vers les pays en voie de développement aussi (les plus touchés), pour un accès plus facile aux antiviraux directs.
Manque de moyens, d’hommes et de temps.
« En attendant, regrette le Dr Nathalie Boyer, hépatologue à l’hôpital Beaujon (Clichy), les 35 services experts Hépatite, seuls habilités à valider, en réunion de concertation pluridisciplinaire, la demande d’initiation de traitement faite par un hépatogastroentérologue, un interniste ou un infectiologue, manquent cruellement de moyens, hommes et temps. » Ainsi, à l’occasion du premier renouvellement de traitement et du suivi de la charge virale, à 28 jours, il est souhaitable que le patient rencontre l’équipe d’éducation thérapeutique (ET), formée spécifiquement à l’ET, qui a mis en place un programme autorisé par l’Agence régionale de Santé. Le parcours du patient est alors parfaitement balisé, de la consultation « diagnostic éducatif partagé » aux ateliers collectifs, aux consultations individuelles (avec un psychologue, une diététicienne, une assistante sociale, etc.), à une consultation d’évaluation pédagogique. Un encadrement administratif lourd qui s’accorde mal avec les contraintes de services déjà surchargés. La prescription des traitements (des associations d’antiviraux à action directe, AMM ou ATU) qui, dans les indications définies (en priorité au stade de fibrose F3 ou F4, ou en situation de pré ou de post-transplantation), doit se faire tôt, pourrait en être freinée.
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Françoise Amouroux
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