Dans la dépression, la maladie de Parkinson ou l'incontinence urinaire, il ne semble pas judicieux d'utiliser des anticholinergiques, qui pourraient augmenter le risque de démence, selon une étude britannique.
La prise de médicaments anticholinergiques dans le traitement de la dépression, de la maladie de Parkinson ou de l’incontinence urinaire, est associée à un risque accru de démence, même quand ils sont pris jusqu’à 20 ans avant le début des symptômes. Telle est la conclusion d’une étude britannique, dont les résultats sont publiés dans le « British Medical Journal ».
Au total, les auteurs ont analysé les dossiers médicaux de 40 770 patients de 65 à 99 ans atteints de démence, et les ont comparés à ceux de 283 933 personnes sans démence. Ils ont observé que les personnes souffrant de démence étaient 30 % plus susceptibles que les autres d'avoir pris des anticholinergiques, dans une période comprise entre quatre et vingt ans avant le diagnostic. De plus, « l’association avec la démence augmente avec l’exposition à ces médicaments », souligne le Dr George Savva, co-auteur de l’étude. Les cinq médicaments les plus prescrits étaient l’amitriptyline (29 %), la dosulépine (16 %), la paroxétine (8 %), l’oxybutynine (7 %) et la toltérodine (7 %). En revanche, si un surrisque de démence a été observé avec les anticholinergiques utilisés dans la dépression, la maladie de Parkinson ou l’incontinence urinaire, aucun lien n’a été mis en évidence pour les anticholinergiques utilisés en cas de troubles gastro-intestinaux ou respiratoires.
Toutefois, si un lien existe, l’étude ne démontre pas un rapport de causalité entre prise d’anticholinergique et survenue de démence : « nous ne savons donc pas si le traitement est la cause de la démence », nuance George Savva. Néanmoins, « ces résultats suggèrent de privilégier des alternatives aux anticholinergiques plus sûres, et d’y avoir recours longtemps avant que les symptômes de démence n’apparaissent », indique le Dr Noll Campbell, coauteur. Dans l’éditorial du « British Medical Journal », les Prs Shelly L. Gray et Joseph T. Hanlon précisent que « ces alternatives, pharmacologiques ou non pharmacologiques, existent et qu'elles devraient être envisagées ».
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