SI LA MÈRE n’allaite pas ou plus, les préparations de suite (laits 2e âge) accompagnent le début de la diversification (de préférence pas après 6 mois et jamais avant 4 mois). Le passage au lait 2e âge est possible lorsqu’au moins 25 % de l’alimentation est non lactée (équivalent d’un repas par jour). Les laits de suite sont ainsi adaptés aux besoins spécifiques des nourrissons de cette tranche d’âge.
Assurer les apports indispensables.
La période de diversification alimentaire et les mois qui suivent, sont souvent à risque nutritionnel. En effet, la diversification alimentaire, même bien conduite, s’accompagne d’une augmentation des apports en protéines et en sodium, ainsi que, fréquemment, d’une insuffisance d’apport en acides gras essentiels et en fer.
La teneur en protéines des laits de suite est ainsi réduite (1,2 à 1,5 g/100 ml) par rapport à celle du lait de vache. En ce qui concerne les lipides, les graisses lactiques sont remplacées par des graisses végétales afin d’assurer les apports en acides gras essentiels omega 3 et omega 6 (six fois plus d’acide linoléique que le lait demi-écrémé) ainsi qu’en leurs précurseurs (acide arachidonique, EPA et DHA). Les laits de suite apportent aussi 20 fois plus de fer que le lait de vache. Ils apportent également le calcium et les vitamines indispensables à cette phase de croissance rapide. Les pré- ou probiotiques sont des adjonctions récentes dans certaines formules, avec l’objectif de reproduire l’écosystème intestinal des enfants nourris au sein. Un apport quotidien de 500 ml par jour est nécessaire jusqu’à l’âge de 10/12 mois, date à laquelle le relais sera pris par un lait de croissance.
Gare à la carence martiale.
Le problème actuel que pose la diversification c’est qu’à cette période l’alimentation de l’enfant en bas âge ressemble beaucoup trop vite à celle de l’adulte. « Une enquête récente a montré que 53 % des enfants entre 13 et 18 mois mangent la même chose que leurs parents. Ils sont 80 % à l’âge de 2 ans et, à 3 ans, 100 % », souligne le Dr Jean-Pierre Chouraqui (CHU Grenoble).
L’intérêt des laits de croissance est de compenser les excès (protéines, acides gras saturés…) mais aussi les carences susceptibles d’accompagner la diversification. Par rapport au lait de vache, le lait de croissance est enrichi en fer : il en contient environ 25 fois plus. La carence martiale toucherait 20 à 30 % des enfants au cours des trois premières années de la vie. Elle peut être responsable d’une moindre résistance aux infections, d’un retard des acquisitions cognitives voire d’un retard de croissance. Le lait de croissance est également enrichi en acides gras essentiels afin de couvrir environ 50 % des besoins de l’enfant.
Une consommation minimale de 300 ml/j de lait de croissance met l’enfant à l’abri de déficits potentiels. En pratique, la quantité recommandée est de 500 ml/j soit deux biberons par jour (petit-déjeuner et goûter) qui complètent les autres apports lactés assurés par les fromages et autres laitages (les petits suisses qui contiennent beaucoup trop de graisses sont à éviter).
Jusqu’à quand poursuivre le lait de croissance ?
À la question de savoir jusqu’à quand il convient d’utiliser les laits de croissance, le Dr Chouraqui répond : « Le plus longtemps possible, surtout lorsque la diversification n’est pas bien contrôlée et équilibrée. La réglementation des aliments infantiles s’impose pour les laits de « 1 à 3 ans », c’est donc ce qui est mentionné sur les boîtes, mais rien n’empêche de les utiliser au-delà… »
L’inconvénient souvent mis en avant par les familles en défaveur des laits de croissance est leur prix plus élevé que le lait de vache. « En fait, c’est une idée fausse qui circule. En biberon de 500 ml de lait de croissance n’entraîne un surcoût que d’environ 50 centimes d’euros/jour, c’est donc très peu… » conclut le Dr Chouraqui.
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