DÉFINIR ce que représente un régime équilibré est l’une des grandes priorités en recherche nutritionnelle. Une équipe australienne a relevé le défi en étudiant 858 souris, nourries à volonté durant toute leur vie avec l’un des 25 régimes étudiés. Ces régimes se distinguaient par leur contenu en protéines (5 à 60 %), en graisses (16 à 75 %), en glucides (16 à 75 %) et en énergie (8,15, ou 17 kJ/g d’aliment). Les chercheurs ont tout d’abord observé que l’apport alimentaire est surtout régulé par le contenu en protéines et en glucides. Autre constat, la longévité et la santé sont optimisées lorsque les protéines sont remplacées par les glucides pour réduire l’apport en protéines. Ces effets bénéfiques sont liés à une inhibition de l’activation du mTOR (mammalian target of rapamycin).
En revanche, la restriction calorique, obtenue par une alimentation riche en protéines ou riche en fibres non digestibles (dilution), n’améliore pas la durée de vie.
« Notre étude montre que des alimentations faibles en protéines, riches en glucides, et faibles en graisses allongent la durée de vie et améliorent la santé dans le vieil âge, en dépit d’un surpoids », explique au Quotidien le Dr David Le Couteur (Université de Sydney), qui a co-dirigé l’étude publiée dans Cell Metabolism.
« Nous avons découvert que les meilleurs régimes (faibles en protéines, riches en glucides) sont associés à de faibles taux d’acides aminés à chaîne branchée, lesquels sont surtout présents dans les protéines animales. Par conséquent, minimiser les protéines animales pourrait offrir des bénéfices supplémentaires. Nous avons pu relier ces régimes à des processus cellulaires qui sont connus pour être impliqués dans le vieillissement (mTOR, la mitochondrie et l’insuline) ».
« Les souris ayant un faible apport calorique ont les plus mauvais résultats, à l’opposé de ce que l’on attendrait des expériences de restriction calorique. Nous en concluons (ce que d’autres contesteront vivement) que la restriction calorique pourrait agir en réduisant l’apport en protéine. Les protéines alimentaires constituent le principal stimulant de la prise alimentaire et les animaux feront tout ce qu’ils peuvent pour en obtenir la quantité appropriée, aussi est-il difficile de leur faire manger moins de protéines. Une façon de le faire est de leur donner moins d’aliments (restriction calorique); une autre façon est de supprimer l’appétit pour les protéines en enrichissant l’alimentation en glucides (régime faible en protéines, riche en glucides) ».
Surtout d’origine animale.
Une autre étude de Levine et Coll., publiée dans la même revue, confirme l’importance d’un faible apport en protéines, notamment d’origine animale. Une large étude épidémiologique, portant sur
6 381 hommes et femmes âgés de plus de 50 ans (participants de l’étude NHANES III), montre qu’un régime faible en protéines animales à l’âge moyen de la vie est associé a une réduction majeure du risque de cancer (d’un facteur 4 sur les 18 années suivantes) et de la mortalité. Cependant, après l’âge de 65 ans, un régime modéré ou riche en protéine apparaît optimiser la santé et la longévité.
Cell Metabolism, 4 mars 2014, Levine et coll., Solon-Biet et coll.
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