L’ÉTUDE de Philip Hannaford et coll. publiée en ligne en mars 2010 dans le « British Medical Journal » est une étude de cohorte prospective qui a débuté en 1968 et a impliqué 1 400 cabinets de médecine générale au Royaume-Uni. Elle a inclus 46 112 femmes qui ont été suivies pendant une durée allant jusqu’à trente-neuf ans ; 17 306 femmes, soit 378 006 années-femmes qui n’avaient jamais pris de contraceptifs oraux (l’année-femme est une unité qui mesure une période d’utilisation pendant 12 cycles), ont été comparées en termes d’événements de santé et de cause de mortalité à 28 806 femmes utilisatrices, soit 819 175 années-femmes. À l’inclusion dans l’étude, les généralistes notaient l’âge des femmes (l’âge moyen était de 29 ans), l’existence d’un tabagisme, la classe sociale, l’histoire médicale, puis, tout au long du suivi qui se faisait à intervalles de six mois, ils enregistraient les informations sur les préparations hormonales prescrites, les grossesses et leur issue, les maladies, les interventions chirurgicales et les décès survenant chez ces femmes pendant la période d’observation. La durée moyenne de la contraception orale était de 44 mois.
Un taux de décès significativement moindre.
Les auteurs retrouvent un taux de mortalité significativement plus faible (12 %), toutes causes confondues, chez les utilisatrices de pilule. Le taux de décès est moindre pour tous les cancers : le côlon, le rectum, le corps de l’utérus, les ovaires, les principaux cancers gynécologiques combinés ; il est plus faible également pour les maladies veineuses et artérielles et pour l’ensemble des maladies étiquetées « autres catégories », c’est-à-dire les affections respiratoires, les maladies du système nerveux, les maladies parasitaires et infectieuses, les maladies mentales, ainsi que les troubles génito-urinaires, les maladies métaboliques et endocriniennes. Seul le taux de morts violentes et accidentelles était plus élevé chez les utilisatrices de pilule, ce que les auteurs disent ne pas pouvoir expliquer.
Au total, cette large étude montre que la contraception orale n’est pas associée à une augmentation du risque de décès mais a, au contraire, un impact bénéfique en terme de mortalité. Ces résultats sont concordants avec ceux de deux autres études importantes, The North American Nurses’ Health Study et une étude britannique, The Oxford Family Planning Association Contraception Study.
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