UN TRAITEMENT préventif des métastases osseuses pourrait faire son entrée plus tôt que prévu dans le cancer du sein.
Selon une étude publiée dans le « Journal of the National Cancer Institute », les biphosphonates permettraient de ralentir la formation de métastases osseuses dans le cancer du sein. « Les métastases osseuses sont présentes chez plus de 70 % des femmes décédées des suites d’un cancer du sein, a expliqué le Dr Richard Kremer, chercheur à l’université McGill à Montréal et auteur principal. Le fait de pouvoir les prévenir pourrait se traduire par un nombre significatif de vies sauvées ».
Une relation dose-effet.
L’équipe du Dr Kremer a analysé les données de plus de 21 000 femmes au diagnostic récent de cancer du sein. L’association entre la prescription de biphosphonates oraux et le développement de métastases osseuses a été évaluée dans deux groupes de femmes, le premier regroupant les cas de cancer du sein localisé et le second ceux au stade avec atteinte des ganglions lymphatiques. L’étude a mis en évidence un effet protecteur dans les deux groupes avec des différences en fonction du moment où ont été introduits les antiostéoporotiques.Dans le groupe cancer précoce, les biphosphonates se sont révélés protecteurs, qu’ils aient été pris avant ou après le diagnostic. Dans le groupe cancer avancé, seule la prise médicamenteuse post-diagnostic s’est avérée significativement efficace pour réduire le risque de métastases osseuses. De plus, l’équipe a établi une relation dose-effet entre les biphosphonates oraux et la localisation du stade. Plus le traitement était pris longtemps, plus la réduction du risque métastatique osseux était importante.
« Notre étude est inédite en ce qu’elle a inclus des femmes ménopausées et dont le turnover osseux est élevé en raison de l’ostéoporose, a souligné le Dr Ricard Kremer. Nous émettons l’hypothèse que ce processus entraîne un environnement favorable à la croissance tumorale et aux métastases consécutives. Nous savons que les biphosphonates marchent en ralentissant le turnover osseux. Ce qui, en retour, rendrait les choses plus difficiles pour les cellules tumorales de se greffer dans l’os et expliquerait pourquoi les métastases diminuent à ce point ». Ces résultats épidémiologiques méritent d’être confirmés dans une étude interventionnelle avant de pouvoir proposer de nouvelles recommandations pour la pratique.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques