LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Combien de temps avant le départ est-il conseillé de consulter dans un centre de conseils aux voyageurs ?
DR CATHERINE GOUJON.- Si on prend aussi en compte les vaccinations, un délai minimum d’un mois paraît raisonnable. Si on considère uniquement la prophylaxie antipaludique, un délai de 15 jours est suffisant. Je rappelle à ce sujet qu’il est recommandé de commencer les prises de méfloquine 2 à 3 semaines avant le départ afin d’en tester sa tolérance.
Quoi qu’il en soit, on ne peut que conseiller aux personnes concernées de commencer à s’informer le plus tôt possible des mesures à envisager, et en premier lieu auprès de leur médecin traitant.
Quelles sont les situations physiopathologiques qui doivent attirer tout particulièrement l’attention ?
Toutes celles qui sont susceptibles de rendre le voyageur plus fragile vis-à-vis du paludisme, comme un état de grossesse, l’âge, le poids et l’existence de certaines maladies chroniques. Cela étant, il faut rappeler que tout voyageur se rendant dans une zone d’endémie paludique est à risque. Certains facteurs de risque peuvent représenter des contre-indications à certains antipaludiques, comme la doxycycline chez la femme enceinte par exemple. Il faut aussi prendre en compte les possibles interactions médicamenteuses si le voyageur suit un traitement au long cours.
Chaque cas doit donc être analysé en détails par un médecin, ce qui explique d’ailleurs que tous les antipaludiques fassent partie des médicaments à prescription médicale obligatoire.
La protection antivectorielle demeure-t-elle indispensable et si oui pour quelles raisons ?
La chimioprophylaxie doit s’accompagner obligatoirement de mesures de protection contre les piqûres de moustiques. A la fois parce qu’il n’est pas possible d’être certain d’une efficacité à 100 % de la chimioprophylaxie et que la protection antivectorielle concourt à la prévention d’autres maladies transmises par des moustiques ou d’autres insectes vis-à-vis desquels la chimioprophylaxie antipaludique est sans effet ou contre lesquels il n’existe pas de vaccin.
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques
Alzheimer : l’immunothérapie ouvre de nouvelles perspectives