RARES sont ceux qui ne s’offrent pas un petit remontant pour se remettre d’un coup de blues. Dans ces moments-là, le chocolat a la côte pour voir de nouveau la vie en rose. Mais qu’en est-il pour les sujets ayant le moral durablement « dans les chaussettes » ? Les délices du cacao aident-ils les mélancoliques à apaiser leur mal-être ? Sans se prononcer pour autant sur le lien de causalité, une étude californienne vient de montrer qu’il existe bel et bien une association entre dépression et consommation de chocolat.
Plus un individu est déprimé, plus il consommera de chocolat, selon l’équipe du Dr Natalie Rose à l’université de San Diego. Il apparaît clairement que les propriétés du chocolat sont singulières et spécifiques. Alors qu’il est bien connu que la gent féminine est davantage sujette aux caprices alimentaires, la lubie du chocolat semble monter à la tête aussi bien des hommes que des femmes. De plus, les effets ne semblent pas expliqués par une augmentation globale des apports caloriques, des graisses ou des hydrates de carbone. L’équipe du Dr Natalie Rose a analysé les données de 1 018 adultes résidant dans la région de San Diego, soit 694 hommes et 324 femmes âgées de 20 à 85 ans. Tous étaient indemnes de maladie cardio-vasculaire connue, de diabète, d’anomalies du LDL cholestérol. Parmi eux, 78 sujets traités par antidépresseurs ont été exclus.
Des portions de 30 g.
L’humeur a été mesurée à l’aide d’une échelle bien validée, la Center for Epidemiologic Studies Depression Scale (CES-D). Un état dépressif était défini par un score CES-D ≥ 16, un syndrome dépressif majeur par un score ≥ 22. Quant à la consommation de chocolat, deux outils de mesure ont été utilisés : sa fréquence et le questionnaire alimentaire Fred Hutchinson.
Les sujets déprimés au CES-D≥ 16 consommaient significativement plus de chocolat (8,4 portions de 30 g/mois) par rapport aux autres (5,4 portions/mois). Pour les plus déprimés (CES-D) ≥ 22, la consommation était encore plus élevée (11,8 portions/mois).
Si l’étude ne permet pas de conclure sur la relation de causalité, les auteurs suggèrent plusieurs hypothèses compatibles avec leurs résultats. La dépression pourrait ainsi stimuler l’appétence pour le chocolat. Que ce soit sur le mode de l’« automédication », si tant est que les vertus antidépressives conférées au chocolat soient bien réelles, ou que ce soit pour une raison autre qu’un éventuel bénéfice thérapeutique. Sans compter qu’il n’est pas exclu que le chocolat soit responsable de l’état dépressif ! Selon les auteurs, le plus vraisemblable est que les liens expliquant l’association interagissent de manière complexe. Des recherches sont nécessaires pour déterminer si le chocolat est cause ou traitement de l’état dépressif.
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