UNE ENQUÊTE de l’INSERM en 2010 estimait à 20 % le nombre de femmes en âge de procréer utilisant un DIU comme méthode de contraception. La faible adhésion à ce dispositif, pourtant plus efficace que la contraception orale, s’explique en partie par la réticence des médecins à le prescrire chez les très jeunes femmes et les nullipares. De fait, le taux d’utilisation commence à devenir significatif à partir de 25-29 ans (7,6 %), pour atteindre 36,8 % chez les 45-49 ans. « Le déremboursement anticipé des pilules de 3e et 4e génération au 31 mars 2013, conjugué à la polémique sur les risques d’effets secondaires graves qui leur sont imputés, s’est accompagné d’une baisse de 26 % de leur utilisation en 2012-2013. Cette baisse a profité aux DIU qui ont vu leurs ventes augmenter de 41 % en 2013, selon le ministère de la Santé (source ANSM), commente le Dr Thierry Chevallier, médecin Affaires Médicales CCD. Dans le même temps, le DIU a progressé chez les 15-19 ans, passant de 2 % à 3 % des ventes. »
En avril 2013, la Haute Autorité de santé (HAS) décidait d’établir un référentiel des bonnes pratiques de contraception en éditant un document de synthèse sur les différentes méthodes, ainsi que des fiches mémo sur les différentes stratégies. Cette mise au point a permis de redéfinir les points forts du DIU au cuivre ; ils le positionnent comme une méthode efficace de première intention, de longue durée d’action de 4 à 10 ans, qui ne comporte aucun risque de cancer ou cardio-vasculaire établi. « Il peut être proposé aux femmes quelle que soit la parité (nullipares y compris), insiste le Dr Chevallier. Les contre-indications sont moins nombreuses que celles des dispositifs hormonaux, y compris le DIU au lévonorgestrel (LNG) avec lequel on ne constate pas de différence d’efficacité significative. Le DIU au cuivre est également la méthode la moins coûteuse après le diaphragme, poursuit-il, à la fois en terme de coût total (dispositif, prescription, suivi) et de reste à charge annuel pour la patiente. »
Précautions et freins.
Les recommandations de la HAS rappellent cependant les principaux effets indésirables : les redoutés risques d’expulsion, de perforation et de migration sont toutefois qualifiés d’exceptionnels. Les risques de maladie inflammatoire pelvienne et de grossesse extra-utérine sont rares. En revanche, la HAS demande de considérer avec précautions le DIU au LNG chez les adolescentes en raison des difficultés de pose. « Toutefois, de nombreuses fausses croyances persistent chez les femmes. Elles sont autant de freins à l’utilisation de ce dispositif : risques de stérilité, d’infection, d’allergie, d’hémorragies, douleurs, présence gênante des fils… constate le Dr Teddy Linet, du centre hospitalier Loire Vendée Océan. Les médecins eux-mêmes ne sont pas épargnés par ces idées préconçues. » Un long travail d’information et de formation doit encore être accompli pour expliquer, aux praticiens et aux sages-femmes, les techniques de pose en prenant en compte le rapport bénéfice/risque. Il faut également rassurer les femmes sur un choix sûr et bien compris. Il est encore trop tôt pour se prononcer, mais les chiffres de 2014 (non encore disponibles) pourraient corroborer cette tendance en faveur des DIU. Ce pourrait être l’amorce d’un changement des mentalités chez les femmes et les professionnels de santé en France.
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