Une étude menée à l'université de Tours alerte à nouveau sur la mauvaise santé psychique des étudiants en santé. Épreuves classantes et stages génèrent, en particulier, beaucoup de stress et d'anxiété.
Les études supérieures en santé sont génératrices de stress et d'anxiété, comme le confirme une nouvelle étude menée à l'université de Tours (Indre-et-Loire). Étudiante en médecine, Coralie Hermetet a voulu traduire en données concrètes les impressions qu'elle avait au quotidien. Au côté de médecins et de chercheurs tourangeaux, elle s'est intéressée aux causes du mal-être ressenti par de nombreux étudiants. Comme l'avaient déjà montré de précédents travaux, les étudiants de la faculté de médecine de Tours sont, en effet, en mauvaise santé psychique : 45 % d’entre eux présentent des symptômes d’anxiété et 9 % de dépression. « Le mal-être des étudiants est partout, mais on voit sept fois plus d’étudiants en médecine dans nos consultations avec un psychologue ou un psychiatre », observe ainsi le Dr Émilie Arnault, directrice du service de médecine préventive à l’université de Tours, dans les colonnes de la « Nouvelle République du Centre-Ouest ».
Parmi les sources principales de stress en étude de santé, les épreuves classantes nationales (ECN) passées en 6e année, mais aussi les stages, pointés du doigt par de nombreuses personnes suivies par l'enquête. Les étudiants y passeraient « plus de temps que requis » et se consacreraient trop aux tâches administratives, au détriment de la formation pratique. « Beaucoup ont le sentiment d’être exploités », affirme Coralie Hermetet. Les stages effectués en milieu hospitalier seraient donc l'une des principales causes d'insatisfaction chez les étudiants. L'étude menée par Coralie Hermetet et le Dr Arnault fait suite à une thèse, publiée au printemps 2017 par le Dr Dancet, médecin à Tours. Une thèse qui évoquait un taux inhabituel de pensées suicidaires chez les externes de la faculté tourangelle.
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