AVEC PLUS de 50 000 consultations pour syndrome grippal recensées la semaine dernière, le seuil épidémique vient d’être dépassé en France, selon le réseau Sentinelles de l’INSERM. Toutefois, « il faudra attendre une seconde semaine pour confirmer le dépassement de ce seuil et valider l’arrivée de l’épidémie en France », souligne le Dr Thierry Blanchon, responsable du réseau. « Ces cas ne sont pas tous des cas de grippe confirmée », précise-t-il. Quoi qu’il en soit, le virus dominant est bien le nouveau variant H1N1. Mais les responsables du réseau Sentinelles analysent ces données avec prudence. « Ces chiffres doivent être interprêtés en tenant compte du contexte de forte médiatisation : il se pourrait que l’excès de cas observé soit attribuable à la grippe A(H1N1), mais on ne peut exclure qu’il s’agisse d’un excès de consultations pour syndrome grippal de la part de personnes qui ne seraient pas venues consulter en « temps normal », c’est-à-dire en l’absence de médiatisation de la pandémie », relativisent-ils.
Dans ce contexte épidémique, l’avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur l’utilisation du vaccin pandémique, rendu public jeudi dernier, était particulièrement attendu. « Cet avis, unanime, couvre l’ensemble de la population française, mais propose une priorisation », indique la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
Le HCSP a en effet défini une échelle de priorité pour la vaccination. Il recommande ainsi d’abord de vacciner les femmes enceintes à partir du début du deuxième trimestre, l’entourage des nourrissons de moins de six mois et les nourrissons âgés de 6 à 23 mois présentant des facteurs de risque.
À noter que le HCSP recommande de privilégier les vaccins sans adjuvant pour les enfants de 6 à 23 mois, les femmes enceintes et les sujets porteurs de maladies de système ou d’une immunodépression associée à une affection sévère.
Les professionnels de santé aussi.
L’objectif de la démarche du HCSP est avant tout de réduire le risque de formes graves et de décès plus que de maîtriser la dynamique épidémique. Les experts partent en effet du principe que la diffusion du virus sera probablement large et rapide et que les doses de vaccins ne seront pas disponibles dans l’immédiat.
Afin de protéger le système de soins, mais aussi d’éviter les risques d’infections nosocomiales, le HCSP juge également nécessaire de vacciner en priorité les personnels de santé, médico-sociaux et de secours, en commençant par ceux qui sont amenés à être en contact fréquent et étroit avec des malades grippés ou porteurs de facteurs de risque. On peut donc légitimement penser que les officinaux seront dans les premiers à avoir accès au vaccin.
Le HCSP plaide également pour une vaccination des professionnels de santé contre la grippe classique saisonnière. Elle doit être réalisée le plus tôt possible de manière à éviter au maximum que l’organisation de cette vaccination n’interfère avec la vaccination contre le virus A(H1N1), souligne le HCSP. Car un délai de 21 jours entre l’injection des deux vaccins est recommandé.
Sur la base de ce travail, Roselyne Bachelot annonce qu’elle proposera, d’ici à deux semaines, au président de la République et au Premier ministre, la stratégie vaccinale qui pourra être mise en œuvre lorsque les vaccins seront disponibles et auront reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM).
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