Il n'existe pas de symptômes spécifiques à l'insuffisance en vitamine D, et un Français adulte sur deux manque de vitamine D souvent sans le savoir. Si la quasi-totalité des Français (97 %) déclare avoir entendu parler de cette vitamine, les deux tiers affirment ne pas connaître ses bénéfices.
Acteur de santé impliqué dans la prévention, Mylan a lancé entre le 18 et le 23 juillet 2018 en partenariat avec l'Ifop une nouvelle étude* sur la connaissance et la perception qu'ont les Français sur le rôle de cette vitamine particulière qui peut être produite par notre corps. La grande majorité des personnes interrogées (80 %) estime qu'elle a un rôle essentiel sur la santé, mais seulement 30 % l'associent à l'assimilation du calcium et à la santé osseuse.
Distinguer insuffisance et déficit
Parmi les facteurs de risque de déficit proposés, 67 % des répondants citent à juste titre la saison (de novembre à avril) et 50 % l'âge, mais seulement 27 % évoquent les vêtements couvrants, 26 % le surpoids et 10 % la peau foncée. Les personnes âgées, chez qui la synthèse est diminuée, sont effectivement à risque de déficit, mais d'autres populations sont aussi très concernées comme celles ne s'exposant jamais au soleil (allergie, mélanome), les obèses (la vitamine D étant liposoluble), les personnes ayant une peau pigmentée (la pigmentation agissant comme un filtre pour les UVB).
Cette étude révèle également que seulement 21 % des répondants pensent présenter un manque, mais presque la moitié de l'échantillon déclare ne pas savoir comment l'éviter. À ce titre, il est important de distinguer insuffisance et déficit. Pour connaître son statut vitaminique il est nécessaire de faire un dosage sanguin de la 25-hydroxyvitamine D ou 25(OH)D. Lorsque le taux est inférieur à 30 ng/ml on parle d'insuffisance ; lorsqu'il est inférieur à 20 ng/ml il s'agit de déficit modéré à sévère. Il est établi qu'un déficit peut être associé à une fragilisation osseuse, une baisse des performances musculaires et à un risque plus important d'événements cardiovasculaires et d'infections respiratoires.
Des sources naturelles insuffisantes
Pour couvrir naturellement leurs besoins vitaminiques D, en dehors de l'exposition solaire (UVB) citée par 81 % des Français, 61 % pensent que l'alimentation est la principale source de vitamine D ; ils sont même 50 % à affirmer qu'une alimentation équilibrée suffit pour avoir un taux suffisant. La réalité scientifique est plus nuancée.
Si en été, 15 à 30 minutes d'exposition solaire directe (sans crèmes solaires) sur le visage et les bras suffisent à couvrir 50 à 70 % de nos besoins, en revanche en hiver les rayons UVB qui permettent à la peau de produire de la vitamine D n'atteignent pas la France et le risque d'insuffisance est plus important.
Quant à l'alimentation elle permet de couvrir seulement 15 à 20 % des besoins, même en consommant en grande quantité les aliments qui en contiennent le plus (poissons gras, œufs, foie de veau, certains champignons). Il est à noter que les huiles (excepté l'huile de foie de morue), les produits laitiers non enrichis et les fruits, cités respectivement par 34 %, 30 %, et 31 % des répondants, ne contiennent pas de vitamine D. Pour toutes ces raisons, une supplémentation peut être préconisée sans dosage préalable chez les personnes de plus de 65 ans, celles à fort risque d'ostéoporose, les femmes enceintes au début du 7e mois de grossesse, ainsi qu'aux nourrissons, aux enfants et aux adolescents pendant les mois d'hiver.
Près de la moitié des Français de l'étude déclarent avoir déjà pris un complément alimentaire de vitamine D. Parmi les médicaments prescrits par les médecins, le plus répandu est l'ampoule (71 %) consommée tous les un à six mois par 62 % des répondants. Les doses recommandées dans la population générale sont de 1 200 unités par jour. Le médecin pourra prescrire un traitement d'attaque corrélé avec le niveau d'insuffisance. Il faut ensuite chercher à obtenir un taux acceptable stable pour éviter de créer des pics de résorption osseuse. L'idée est de donner des doses modérées fréquemment, sous forme d'apports réguliers, tous les mois ou toutes les semaines.
* Réalisée sur 1 000 Français âgés de plus de 18 ans.
D'après une conférence de presse de Mylan.
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