SI TOUT LE MONDE connaît les dangers d’un excès de sel dans l’alimentation, faut-il pour autant se méfier de l’apport sodique lié à la prise médicamenteuse ? Oui, répond une équipe de l’université de Dundee d’après une cohorte britannique ayant inclus plus d’1,2 million de patients. La consommation de médicaments salés en effet augmenterait le risque cardio-vasculaire de 16 %, via la survenue d’hypertension artérielle et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Pour les auteurs, « le grand public devrait être informé des dangers potentiels d’un apport élevé en sel par les médicaments » et la teneur en sel devrait être clairement précisée comme pour les produits alimentaires.
Au-delà du seuil recommandé. Les universitaires de Dundee pointent du doigt que la posologie quotidienne maximale de certains médicaments excède déjà la dose recommandée en sel, en l’absence de tout apport alimentaire. De nombreux médicaments contiennent du sel en effet afin d’en améliorer l’absorption sans que les conséquences aient été jamais étudiées.
L’équipe du Dr Jacob George a ainsi comparé la survenue d’événements cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, AVC, décès vasculaire) chez les patients prenant des médicaments salés, sous forme effervescente, dispersible ou soluble, par rapport à ceux prenant les formulations sans sel des mêmes principes actifs. En analysant les 61 000 événements cardio-vasculaires rapportés sur la période 1987-2010, il est apparu que la prise de médicaments salés augmentait le risque cardio-vasculaire de 16 %. Le risque d’hypertension artérielle était multiplié par 7 et la mortalité globale majorée de 28 %. Ce qui fait conclure aux auteurs : « la prescription de médicaments contenant du sodium devrait être prudente » et « seulement si les bénéfices contre-balancent les risques ».
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