Les mots du conseil

Publié le 18/11/2016
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Une transmission essentiellement interhumaine

La transmission orofécale est la plus importante. Elle se produit lorsque les selles contaminées sont ingérées à cause d'un mauvais lavage des mains. Il peut aussi s'agir d'une transmission directe de personne à personne. Les virus peuvent aussi être transmis par contact avec une surface souillée ou des aliments contaminés. Ce qui peut expliquer l'ampleur des épidémies dans des milieux de vie communautaire (hôpitaux, écoles, maisons de retraite, cantines).

Un tableau clinique variable

La GEA dure en moyenne de 2 à 3 jours mais le patient peut rester contagieux jusqu'à 3 jours après la guérison. Après une période d'incubation de 6 à 48 heures, les symptômes surviennent brutalement : diarrhées aqueuses fréquentes (sans glaires ni sang), nausées, vomissements, maux de tête, fièvre, frissons, crampes abdominales. Les épisodes s'accompagnent généralement de malaises, de douleurs dans les membres et de fatigue. Les symptômes varient selon les individus. Certains se contentent de vomir, d'autres n'ont aucun symptôme ou n'ont que la diarrhée.

La gravité est liée à la déshydratation

Si la diarrhée est trop importante, elle peut provoquer une déshydratation aiguë aux âges extrêmes de la vie et chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli. Elle peut conduire à une hospitalisation et être responsable de décès. Les formes graves entraînent une anémie en cas d’hémorragie. Si la diarrhée perdure, elle peut laisser des séquelles sur la paroi intestinale, menant à une pathologie appelée syndrome de malabsorption.

Une pathologie sévère chez l'enfant de moins de 2 ans

En France, les gastro-entérites aiguës à rotavirus (GEA-RV) donnent lieu chaque année, chez les enfants de moins de 3 ans, à environ 155 000 consultations en médecine générale, 30 000 recours aux urgences hospitalières et 14 000 hospitalisations. La situation est problématique car l'épidémie de GEA-RV concorde souvent avec les épidémies de bronchiolite et de grippe, pouvant mettre en difficulté les systèmes de soins pédiatriques.

Une évolution le plus souvent favorable

Les troubles se dissipent en quatre jours environ à condition de respecter les mesures suivantes : se reposer, au lit idéalement, le temps que la douleur cesse, ne pas manger durant quelques heures pour permettre au système digestif de récupérer ; de toute façon le patient n’a pas d’appétit.

La réalimentation doit être rapide

Inutile de jeûner pendant quelques jours. La réalimentation n'aggrave pas la diarrhée, elle compense la dette protéino-calorique due aux vomissements et à l'état infectieux lui-même. La réintroduction progressive d'aliments salés, riches en glucides, incluant des fibres alimentaires, aide à contrôler plus rapidement les symptômes (pâtes, riz, carottes cuites, biscuits salés pain grillé).

Prévenir la déshydratation

Les liquides et électrolytes perdus de l’organisme doivent absolument être remplacés par des préparations liquides riches en électrolytes. L’essentiel est de boire autant que possible par petites gorgées. Il faut éviter les breuvages excessivement sucrés qui, par phénomène d'osmose, entretiennent les diarrhées. Il faut boire autant que possible des boissons légèrement sucrées ou salées (jus de fruits, tisanes, thé, bouillon de légumes…). Les boissons gazeuses sont mal tolérées.

Bien poser le diagnostic clinique

L’origine d’une gastro peut être médicamenteuse en particulier lors de la prise d'antibiotiques. Les symptômes communément associés à une GEA, (vomissements et diarrhées) peuvent également être le signe d'un empoisonnement (fruits de mer, champignons toxiques) ou d'infections systémiques (pneumonie, septicémie, etc.). Un interrogatoire précis et le contexte clinique, permettent d'éliminer ces hypothèses. Il faut bien distinguer la diarrhée hydro-électrolytique (eau) des GEA virales et le syndrome dysentérique (glaires et sang) des GEA bactériennes.

Source : lequotidiendupharmacien.fr