Le conseil pour soulager les peaux sèches ou sensibles vise à soulager les symptômes et rétablir un confort cutané. Aux différents produits dermocosmétiques, un rappel des règles d’hygiène et d’alimentation est souvent utile. La multitude de produits d’hygiène disponibles sur le marché, des premiers prix aux produits de marque, sème la confusion chez les consommateurs et les conduit à utiliser des produits inadaptés voire délétères.
Confirmer le diagnostic de peau sèche ou très sèche.
Cette étape est indispensable et repose sur l’examen visuel et tactile. Plus la peau est sèche, plus les signes sont marqués. Dans le cas d’une peau sèche, l’examen visuel conclut à un grain de peau serré. Le teint est clair et sans éclat du fait d’une production insuffisante de sébum. La peau peut présenter des ridules, des dartres, des rougeurs.
Au toucher, la peau est fine, rêche et froide en raison d’une vascularisation insuffisante. Le patient se plaint de tiraillements, en particulier après la toilette.
La déshydratation liée à la perte lipidique accentue les ridules. La peau manque d’élasticité.
Il est possible d’observer un état de sécheresse cutanée et une peau grasse chez une même personne, selon la localisation. En général, la sécheresse touche les joues, tandis que la peau est grasse au niveau du nez et du front, correspondant à des zones plus fournies en glandes sébacées. Les soins conseillés doivent prendre en compte cette particularité.
Confirmer le diagnostic de peau sensible.
À l’examen visuel, la peau sensible apparaît souvent dessécher et présente des rougeurs, des dartres, voire un œdème. La peau est généralement fine et claire.
Quelle est la cause ?
Il est intéressant, même si ce n’est pas toujours possible, d’identifier la ou les causes possibles de sécheresse cutanée afin d’affiner le conseil. Le mode de vie, l’alimentation, le comportement, l’environnement professionnel (travail à l’extérieur, exposition au vent et au froid), peuvent fournir des renseignements précieux. D’une manière générale, le tabac et l’excès de soleil sont des facteurs d’altération cutanée. Le conseil dermatologique est un moment privilégié pour proposer au client des solutions de sevrage tabagique et pour lui rappeler les méfaits d’une exposition sans protection solaire.
Ce qu’il ne faut pas faire.
L’hygiène corporelle doit permettre d’enlever les salissures, tout en respectant la peau. En cas de peau sèche ou intolérante, les savons détergents et le nettoyage trop énergique doivent être évités. Les produits riches en tensioactifs, comme les produits de bain moussants par exemple, accentuent le desséchement.
Chez les sujets à peau intolérante, les vêtements en laine sont déconseillés, au profit du coton. Le seuil de tolérance des textiles synthétiques est variable selon les individus.
Il ne faut pas surchauffer les pièces de vie. Si l’air ambiant est sec, il est recommandé de l’humidifier. La consommation d’alcool doit être limitée.
Penser aux lessives !
Les sujets à peau sensible ou intolérante doivent être vigilants quant aux lessives utilisées. Celles-ci peuvent avoir un effet irritant ou allergisant en fonction de leur composition mais également des modalités d’utilisation. Une lessive hypoallergénique, sans parfum, sans colorants, et sans conservateurs est préférable. La dose de lessive ne doit pas être excessive et le rinçage doit être suffisant pour éliminer un maximum de lessive.
Boire suffisamment.
L’hydratation de la peau repose sur l’application de soins hydratants mais aussi sur une consommation suffisante d’eau (suffisante mais pas excessive).
Le régime alimentaire doit également permettre d’apporter les vitamines contribuant au fonctionnement des systèmes enzymatiques et plus généralement, à maintenir l’état normal de la peau. Il s’agit notamment des vitamines A, E, B2 et C retrouvées dans les huiles de poisson, les abats, le beurre, les légumes (tomates et brocolis) et les fruits (kiwi, agrumes).
De l’eau tiède et pas trop calcaire.
Pour la toilette, il est recommandé de ne pas se laver à l’eau trop chaude, qui favorise l’irritation.
Les eaux dures, c’est-à-dire à teneur élevée en sels de calcium et magnésium sont susceptibles d’entraîner des picotements et des tiraillements. Il est intéressant de se renseigner sur la qualité de l’eau dans l’espace géographique où est localisée la pharmacie. En région parisienne par exemple, l’eau est très dure alors que l’eau est douce dans le massif armoricain et dans le massif central. Attention, l’eau trop douce n’est pas sans danger. Elle est agressive et entraîne une altération des canalisations (des matériaux) intérieures et un risque de développement bactérien. Il faut donc être vigilant vis-à-vis des adoucisseurs d’eau (et de ceux qui les vendent). Les ARS recommandent de ne pas adoucir le circuit de l’eau de boisson et conseillent de n’installer les dispositifs d’adoucissement que sur le réseau d’eau chaude. Une solution, plus simple et moins coûteuse, consiste à ajouter dans l’eau du bain une huile pour compenser l’effet desséchant et irritant de l’eau calcaire. Enfin, l’eau chlorée peut également provoquer un inconfort cutané. Après la piscine, il est conseillé d’hydrater et d’apaiser la peau.
Se maquiller ?
Même en présence de peau sèche ou intolérante, il est possible de se maquiller et les gammes dermocosmétiques ont développé des formulations adaptées à ces états cutanés particuliers. Cependant, même si les produits maquillant intègrent dans leur composition des agents hydratants et apaisants, il est conseillé de conserver une crème de jour à appliquer avant le maquillage. Le démaquillage est une étape importante. Il doit être réalisé avec soin, douceur, à l’aide de produits adaptés (solution micellaire, lait démaquillant pour peau sensible).
Quelques cas particuliers.
Les peaux noires et métissées : dans les régions tempérées, les peaux noires et métissées sont plus sujettes à une déshydratation en raison d’un degré hygrométrique de l’air plus faible. Ce paramètre influence la qualité du FHL, souvent déficient dans ces populations, et favorise les pertes en eau. Une hyperséborrhée réactionnelle peut être observée, évoquant une peau grasse. Le risque est alors d’accentuer la déshydratation et la xérose par des soins inappropriés.
La peau au masculin.
La peau de l’homme présente quelques signes distinctifs ; elle est généralement plus grasse du fait de glandes sébacées plus nombreuses d’une production de sébum plus importante sous l’action des androgènes. Cette caractéristique n’exempte pas les hommes du risque de xérose. Au niveau du visage par exemple, la peau est soumise à de nombreuses agressions, dont le rasage, qui entraînent à terme un déficit en FHL et NMF. Il est donc important de prévenir le desséchement cutané chez l’homme comme chez la femme.
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