Cette dermatose chronique de nature inflammatoire touche deux millions de personnes en France. En terme d’épidémiologie, on note qu’elle est rare avant la puberté, son pic se situe entre 18 et 40 ans avec une forte prédominance masculine. Après 40 ans, sa fréquence diminue fortement et elle ne touche plus que les hommes.
Comment se manifeste-t-elle ?
D’un point de vue clinique, la dermatite séborrhéique s’exprime sous la forme de plaques rouges aux contours imprécis, recouvertes de squames grasses et jaunâtres qui se détachent facilement. Un prurit et des sensations de brûlure sont plus ou moins associés.
Quelles sont les zones les plus concernées ?
Par ordre de fréquence, la DS se manifeste au niveau du cuir chevelu, du visage et du tronc (un tiers des cas). Même si le rôle pathogène de la séborrhée n’est pas démontré, la localisation des plaques est caractéristique de la pathologie puisqu’on les retrouve au niveau du sillon naso-génien, des ailes du nez, de la lisière du cuir chevelu, des sourcils. Un diagnostic différentiel avec le psoriasis se pose parfois lorsque les lésions sont limitées au cuir chevelu.
Existe-t-il plusieurs stades de gravité ?
La DS s’exprime avec un degré d’intensité très variable en fonction des individus et du moment. Par exemple, lors de l’atteinte du cuir chevelu, on peut observer, de la forme la moins grave à la plus sévère : un état pelliculaire simple (squames fines, blanches très peu adhérentes), ou gras qui est la forme typique avec des squames épaisses et un érythème diffus sur les bords externes des lésions. Au stade plus avancé, on parle de pityriasis stéatoïde : les lésions recouvrent la totalité du cuir chevelu, l’inflammation est très marquée, le prurit important et les squames très grasses émettent une odeur désagréable.
Quels sont les facteurs aggravants ?
Le stress a tendance à déclencher des poussées et le froid et l’humidité accentuent les symptômes en période hivernale. La dermatose est également plus marquée chez les immunodéprimés et chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson. L’alcoolisme est aussi un facteur aggravant.
Mon bébé a des croûtes au niveau du cuir chevelu.
La DS peut débuter au cours des premiers mois de la vie. Chez le nourrisson, elle se manifeste spécifiquement par des croûtes jaunâtres (croûtes de lait) localisées au niveau du cuir chevelu et du visage. L’atteinte du siège et des plis est possible mais moins fréquente avec un aspect rouge sombre vernissé. Son évolution est le plus souvent spontanément favorable avant l’âge de quatre mois.
Il paraît que le soleil a un effet bénéfique.
Certes, les expositions solaires améliorent ponctuellement les manifestations de la dermatite séborrhéique mais il faut faire attention aux coups de soleil, se protéger avec un produit solaire d’indice élevé et respecter les règles classiques d’exposition.
Mon mari est très complexé par sa maladie.
Il faut veiller à ce que le patient ne s’enferme pas dans la maladie. En effet, ses connotations négatives (mauvaise hygiène, peur d’une contagiosité) et ses manifestations inesthétiques ont de nombreuses répercussions sur le vécu social, affectif ou professionnel. Celui qui en souffre ne doit pas hésiter, si nécessaire, à rechercher l’aide d’un spécialiste (psychologue, psychiatre).
Quand recourir impérativement à un dermatologue ?
En cas de récidives fréquentes, lorsque la dermatite devient profuse et s’étend à d’autres localisations comme le dos, le tronc, les plis de flexion ou les parties génitales. Lorsque le sujet souffre d’un syndrome neurologique sévère ou d’une baisse des défenses immunitaires.
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