Le Grand Est est, après les Hauts-de-France, la région la plus touchée par le diabète, et les trois départements sélectionnés, de même que le Bas-Rhin déjà engagé dans un autre programme, y enregistrent la plus forte incidence de la région. Coordonnée par l’agence régionale de santé, la campagne associe de nombreux partenaires dont, en premier lieu, les Unions régionales de professionnels de santé pharmaciens et médecins, qui se sont fortement investis dans sa préparation.
Un gros tiers des 560 officines de ces trois départements ont accepté de se former et de suivre une charte d’engagement précise pour participer au dépistage. En pratique, lorsqu’une personne déjà connue de la pharmacie, âgée d’au moins 35 ans et présentant visiblement un IMC supérieur à 25, se rend dans une officine participante, le pharmacien pourra engager la conversation sur le diabète avec elle. Il lui proposera de répondre à un test en 8 questions, dit test de Findrisc, qui mesurera son risque de manière plus précise. Si le patient obtient plus de 12 points au test (le maximum étant de 26), le pharmacien lui proposera, avec son accord, une mesure de sa glycémie capillaire avec un test homologué. Si le résultat est normal, le pharmacien lui remettra simplement des documents sur la prévention. Dans le cas contraire, le patient sera incité à consulter son médecin, qui prescrira un dosage de glycémie veineuse et assurera la prise en charge initiale si le diagnostic de diabète est avéré.
250 euros
Les pharmaciens toucheront un « dédommagement » de 250 euros, comprenant le prix des tests, qui sera versé à l’issue des 15 premiers dépistages. Pour Christophe Wilcke, président de l’URPS-Pharmaciens du Grand Est, cette campagne, appelée à s’élargir ultérieurement aux autres départements de la région, « renforce la position de point de contact de la pharmacie vers l’ensemble de la santé » et illustre l’évolution positive des pratiques professionnelles.
De plus, comme l’a relevé le directeur général de l’ARS, Christophe Lannelongue, la mobilisation des pharmaciens s’inscrit dans le cadre d’un partenariat plus étroit avec les médecins, et témoigne de la progression du « travail en équipe pour la prévention, l’éducation et l’accompagnement ». Les médecins libéraux seront notamment amenés à compléter les données recueillies dans les officines et à les transmettre à l’ARS, dans une optique de santé publique.
Le Grand Est est la deuxième région, après la Bourgogne-Franche-Comté, à lancer un tel dépistage dans les officines, mais la première à y associer aussi étroitement les deux professions. Rappelons que le diabète concernerait actuellement 8 % de la population française, mais qu’il reste beaucoup trop tardivement diagnostiqué, en moyenne 9 à 12 après sa survenue. On estime que 700 000 adultes, en France, sont atteints de diabète sans le savoir.
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