Des chercheurs des Instituts nationaux américains de la santé (NIH) et du groupe Sanofi ont développé un triple antiviral présenté comme extrêmement prometteur pour la prévention et le traitement du virus du sida. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science » le 20 septembre 2017.
In vitro, cet agent triple a été capable de neutraliser 99 % des plus de 200 différentes souches du VIH-1. Testé chez le singe, le traitement a permis de protéger les animaux contre le virus simien du sida (VIS) et des souches du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Dans cette expérience, les chercheurs ont traité trois groupes de huit singes. Les deux premiers avec respectivement de simples anticorps (VRC01 et PGDM1400) et le troisième groupe avec le triple anticorps. Cinq jours après, les 24 singes ont été exposés à deux souches du virus simien du sida et à une combinaison de VIH. La majorité des animaux dans les deux premiers groupes (cinq et six sur huit respectivement) ont été infectés et aucun dans le troisième groupe traité avec le triple anticorps.
Attaque massive
Mais quel est le secret de cette réussite ? « Aujourd'hui encore, la grande diversité génétique des VIH constitue la principale difficulté pour produire des anticorps capables de combattre efficacement la pandémie actuelle. Mais, à la différence des anticorps simples et des anticorps naturels, ce triple antiviral frappe trois sites distincts de l'enveloppe du VIH, dans une seule molécule », explique le Dr Gary Nabel, un responsable scientifique de Sanofi et principal auteur de ces travaux. Ainsi, le virus a beaucoup plus de mal à esquiver l'attaque immunitaire massive.
Essai chez l'homme en vue
Face à ces résultats encourageants, un essai clinique de phase 1 devrait débuter en 2018 à l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Il sera effectué sur des volontaires sains et des personnes infectées par le VIH. L'objectif est de déterminer l'innocuité et l'efficacité de cette nouvelle molécule. Les auteurs de l'étude sont confiants dans cette nouvelle approche. « Une combinaison d'anticorps qui chacun frappe des sites distincts de l'enveloppe du VIH pourrait bien être le meilleur moyen de neutraliser les défenses du virus et parvenir à produire un traitement anti-infectieux et une prévention », estime le Dr Anthony Fauci, directeur du NIAID.
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Françoise Amouroux
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