Les questions à l'officine

Publié le 21/11/2017
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Quand évoquer une ostéoporose ?

Cliniquement, la maladie est indolore, elle reste longtemps asymptomatique et le diagnostic est tardif. Mais une perte de taille rapide doit faire suspecter un tassement vertébral. La survenue de fractures spontanées ou consécutives à un traumatisme minime, est une complication majeure de l'ostéoporose. Chez la femme, toute fracture et/ou tout antécédent de fracture apparaissant dans un contexte non traumatique ou non tumoral font suspecter une ostéoporose, surtout après l'âge de 50 ans (carence hormonale).

Quelles sont les fractures les plus fréquentes ?

Quand la masse osseuse diminue, l'os devient frêle et cassant. Dès lors, une chute banale ou un mouvement brutal peuvent entraîner une fracture. Il s'agit rarement d'une fracture spontanée (os qui se casse tout seul). Les fractures les plus fréquentes sont celles du poignet (fractures sentinelles), des vertèbres ou du col du fémur. La fracture du poignet est révélatrice d’ostéoporose chez les femmes de plus de 50 ans. Les fractures des vertèbres, appelées aussi tassement vertébral, sont très douloureuses. Après 80 ans, ce sont surtout des fractures du col du fémur que l'on observe.

Quels sont les facteurs responsables d'ostéoporoses secondaires ?

La corticothérapie au long cours est la cause la plus fréquente, mais certaines maladies comme les rhumatismes (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite), les maladies endocriniennes (excès de fonctionnement parathyroïdien et thyroïdien, ou insuffisance des glandes sexuelles), et les maladies digestives (atteintes sévères au niveau de foie ou des intestins), favorisent une ostéoporose secondaire. Parmi les autres causes : l'anorexie, la malnutrition, une immobilisation prolongée, les maladies tumorales, une insuffisance rénale chronique.

L'ostéoporose concerne-t-elle aussi les hommes ?

L'ostéoporose de l'homme jeune est de mieux en mieux connue. Les principales causes sont une insuffisance en hormones mâles, une intoxication alcoolo tabagique, la prise de corticoïdes au long cours. Chez l'homme plus âgé, certaines maladies rhumatismales et les carences en calcium, vitamine D et testostérone sont au premier plan.

Doit-on suivre un régime alimentaire ?

Le maintien d'un apport calcique doit être suffisant à tous les âges de la vie. L’apport conseillé en calcium pour les personnes de plus de 50 ans est de 1 200 mg par jour. Les produits laitiers, les fromages et les eaux minérales Hépar, Contrex, Courmayeur, Salvetat, Badoit, Vittel, San-Pellegrino, Quézac, sont les meilleures sources de calcium. Manger des aliments riches en calcium est important, mais encore faut-il éviter ceux qui favorisent son élimination dans les urines (oxalates, tannins du thé, phytates, alcool, acide phosphorique). Les protéines sont indispensables à la qualité de la trame osseuse et participent aussi au maintien de la masse musculaire.

Quelle est la place de l’activité physique adaptée (APA) ?

L'exercice physique régulier à tous les âges contribue à la prévention de l'ostéoporose et minimise les risques de chutes. La marche est une excellente activité qui convient à presque tout le monde. Il faut éviter les sports qui entraînent trop de contraintes sur les os fragiles, en particulier le corps des vertèbres. Dans le cadre de l’ostéoporose, le médecin traitant peut désormais prescrire l’APA en précisant les objectifs recherchés (amélioration de l’équilibre, renforcement musculaire, amélioration de la solidité osseuse) et les contre-indications propres à chaque patient. Des éducateurs formés à la pratique du sport santé sont chargés de définir des protocoles de remise en forme et d’entraînement adaptés à chaque cas particulier.

Faut-il se supplémenter en vitamine D ?

La vitamine D augmente l'absorption intestinale du calcium et sa fixation sur le tissu osseux. L'alimentation n'apporte que de faibles quantités de vitamine D. Des apports médicamenteux en cholécalciférol (vitamine D3), ou ergocalciférol (vitamine D2) sont essentiels chez les sujets carencés (dénutris) ou à haut risque de carence, et dès que le taux sanguin de 25-OH-vitamine D est inférieur à 30 ng/ml. La supplémentation est associée ou non à celle du calcium

Source : lequotidiendupharmacien.fr