• Valsartan : un rappel en deux temps
En juillet, plusieurs médicaments à base de valsartan et de valsartan/hydrochlorothiazide sont rappelés auprès des officines et des grossistes répartiteurs. En août, deux nouveaux lots ont été ajoutés à la liste des rappels.
Ce retrait mondial fait suite à la découverte d’une impureté dans la substance active fabriquée par la société chinoise Zhejiang Huahai Pharmaceuticals. « Il s’agit de la N-nitrosodiméthylamine (NDMA), classée comme probablement cancérogène chez l’homme », précise l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Toutefois, les patients traités par ces spécialités ne doivent pas arrêter d’eux-mêmes leur traitement ni rapporter leurs boîtes à la pharmacie. En effet, « il n’existe pas de risque aigu pour le patient. En revanche, le risque d’arrêt brutal du traitement est réel », indique l’ANSM. En cas de doute, les patients doivent se rapprocher de leur médecin. L’ANSM a mis en place un numéro vert pour répondre à toutes les questions (0 800 97 14 03). Cependant, si un patient rapporte une boîte entamée de valsartan concernée par le rappel à l’officine, avec ou sans ordonnance, le pharmacien pourra délivrer une autre spécialité à base de valsartan. Sans ordonnance, la CNAM précise que le pharmacien devra établir une feuille de soins papier direct (pas de tiers payant possible) qu’il remettra au patient afin que ce dernier l’adresse à sa caisse accompagnée de l’ordonnance. Enfin, en cas de rupture de stock de spécialités à base de valsartan (prévues en ce mois de septembre), le pharmacien se rapprochera du médecin qui décidera du changement de traitement.
• Un statut de médicament pour les laits infantiles
Dans son rapport pour améliorer la sécurité sanitaire en France remis le 18 juillet, la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Lactalis propose d’attribuer le statut de médicament aux laits infantiles. Pour son rapporteur, le député de l'Aube Grégory Besson-Moreau, cette mesure « faciliterait les procédures de retrait rappel ». Il suggère également qu’au sein des établissements de santé, l’achat des laits infantiles se fasse obligatoirement par la pharmacie à usage intérieur « et non par les services de restauration ». Les syndicats d’officinaux s’y montrent favorables, mais pas la ministre de la Santé. Pour elle, cette disposition risque en effet d'entraîner des augmentations de prix, des lourdeurs de procédures et de complexifier la distribution de laits infantiles par les associations humanitaires telles les Restos du cœur.
• Accès aux soins : des propositions pour l’officine
La commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’égal accès aux soins des Français sur le territoire rend son rapport le 19 juillet. Parmi les mesures proposées, certaines concernent l’officine. Le rapport préconise ainsi de recenser toutes les compétences dont disposent pharmaciens (mais aussi les sages-femmes et les auxiliaires médicaux) et qui ne peuvent pas être exercées pour des raisons juridiques ou financières, pour leur permettre de participer davantage à la chaîne des soins, et adapter leur formation en conséquence. Les députés souhaitent également permettre aux pharmaciens de vacciner, de renouveler certains traitements, de prescrire des substituts nicotiniques (alors que les infirmiers peuvent d’ores et déjà le faire), de prendre certaines mesures utiles au suivi des traitements et de prendre en charge certaines pathologies bénignes. Ils proposent aussi de renforcer le rôle des professionnels de santé non médicaux dans la télémédecine en développant une nomenclature dédiée, en premier lieu pour les pharmaciens et les infirmiers.
• L’Ordonnance réseau précisée
Après la publication en janvier au « Journal officiel » de la fameuse « Ordonnance réseau » relative à l'adaptation des conditions de création, transfert, regroupement et cession des officines de pharmacie, deux décrets parus fin juillet apportent des précisions. Le premier définit ainsi la notion de « transport motorisé » permettant de qualifier d’accessible une officine afin d’apprécier l’approvisionnement en médicaments de la population résidente. Un décret du 30 juillet stipule donc que « l’offre de transport disponible permet d’assurer au moins un trajet aller-retour par jour ouvrable entre le quartier ou la commune d’origine et le lieu d’implantation envisagé par l’officine dont le transfert ou le regroupement est demandé, ou celui d’une officine existante située au maximum dans les limites des communes limitrophes. Elle assure un arrêt à proximité de l’une ou l’autre de ces officines ». Le second actualise les conditions minimales auxquelles doivent répondre les locaux et l’équipement des officines pour que leur ouverture soit autorisée.
« Les mesures concernant plus particulièrement les territoires ruraux ne nous paraissent pas de nature à améliorer la confiance des pharmaciens dans la stabilité de la base de population à desservir par leur officine », regrette Albin Dumas, président de l’Association de pharmacie rurale (APR), qui attend toujours la définition des territoires fragiles « qui va également impacter l'application de la loi de répartition, augmentant ainsi les interrogations des candidats à la reprise d'officine en milieu rural ».
• Vaccination : les recommandations de la HAS
Début août, la Haute Autorité de santé (HAS) publie ses recommandations sur l’extension des compétences des professionnels de santé en matière de vaccination. La HAS considère que « les pharmaciens d’officine devraient pouvoir vacciner tous les adultes de plus de 18 ans contre la grippe saisonnière », se félicite l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Soulignant le succès de l’expérimentation de la vaccination antigrippale à l’officine pour les patients et les pharmaciens, l’instance préconise « d’harmoniser les publics ciblés entre professionnels de santé et de définir les populations éligibles à la vaccination, indépendamment du vaccinateur, en se fondant sur les recommandations vaccinales antigrippales ». Elle estime que « tous les professionnels de santé habilités à vacciner devraient être en capacité de vacciner tout individu qui en fait la demande à titre individuel qu’il appartienne ou non aux populations ciblées par les recommandations vaccinales et dès lors qu’il en assume les coûts associés ».
• Étiquetage du paracétamol : une consultation publique
Afin de sensibiliser les patients et les professionnels de santé sur les risques hépatiques liés au mésusage du paracétamol, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) souhaite renforcer les informations présentes sur les boîtes du premier antalgique utilisé en France. À cet effet, l’ANSM lance le 20 août une consultation publique qui porte sur un message d’alerte à faire figurer sur les boîtes et sur l’harmonisation des mentions visant à prévenir ce risque hépatique, d’ores et déjà présentes sur certains conditionnements. En cas de mésusage, notamment par surdosage en associant plusieurs produits contenant du paracétamol et/ou par non-respect de leur posologie, le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie dans certains cas irréversibles. La mauvaise utilisation du paracétamol est ainsi la 1re cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France. La consultation publique « Risque hépatique lié au surdosage en paracétamol : mise en place d’un message d’alerte sur les boîtes (conditionnement) » est ouverte jusqu’au 30 septembre 2018. Un questionnaire dédié est disponible sur le site de l’ANSM.
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