C’EST AUJOURD’HUI le coup d’envoi de la dispensation en ville des vaccins contre la grippe A(H1N1). Plus précisément, les officinaux sont désormais autorisés à délivrer aux médecins les kits d’amorçage en échange d’une ordonnance. Ces kits se composent de 40 doses de vaccins (Focetria en boîte de 10 et flacons de 10 doses de Panenza), de notices, d’une boîte de seringues adultes et d’une boîte de seringues enfants. Une fois utilisé, le médecin pourra demander au pharmacien de lui renouveler son kit.
Depuis jeudi dernier, les officinaux peuvent déjà commander les vaccins auprès du grossiste-répartiteur qu’ils avaient désigné pour l’approvisionnement en masques et en oseltamivir provenant des stocks d’État. Mais cette commande est conditionnée à la remise d’une ordonnance car les pharmaciens ne peuvent pas constituer de stock de vaccins à l’officine.
Les unidoses bientôt disponibles.
À partir du 15 février, les patients auront également la possibilité de se rendre directement dans une pharmacie pour obtenir le vaccin en présentation monodose Focetria. Eux aussi devront présenter une prescription médicale. Aujourd’hui, « 800 000 unidoses sont disponibles, soit une trentaine par officine », indique Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). L’utilisation de ces vaccins en présentation individuelle devra être exceptionnelle. Ces doses individuelles seront prescrites par des médecins étant peu amenés à pratiquer la vaccination, tels certains spécialistes. « Il nous a en effet été précisé qu’un flacon de Panenza qui contient 10 doses ne peut être conservé que 7 jours après ouverture », souligne Philippe Gaertner.
Autre rôle accordé aux officinaux : l’édition des bons de vaccination pour les assurés qui l’auraient égaré, à partir du site de l’assurance-maladie, ameli.fr.
La rémunération du service.
La remise des produits aux patients, ou aux praticiens, se fait gratuitement. Mais, en contrepartie, les officinaux percevront de l’assurance-maladie 2,60 euros HT (3,11 euros TTC) pour toute dispensation de vaccin au patient et 14 euros HT (16,74 euros TTC) pour la délivrance d’un kit aux médecins, ainsi que lors de son renouvellement. « Le niveau de rémunération nous convient, même si nous avions demandé davantage pour la délivrance des kits », indique Philippe Gaertner. « Mais il ne s’agit pas, dans ce cas, d’un réel acte de dispensation et les 16,74 euros s’apparentent plus à un honoraire de service », ajoute-t-il. Quant aux 3,11 euros, ils correspondent à la marge du pharmacien s’il avait vendu le produit.
« C’est un accord équilibré », estime pour sa part Gilles Bonnefond, président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Pour lui, l’une des leçons à tirer de cet épisode « grippe pandémique » est qu’il faut d’abord avoir recours aux services de santé habituels (professionnels libéraux et hôpitaux) et prévoir une solution de repli si ceux-ci étaient saturés par l’extension de l’épidémie. Or, jusqu’ici, les autorités sanitaires ont fait l’inverse.
Satisfait du nouveau dispositif mis en place, Philippe Gaertner estime cependant qu’il arrive un peu tard. « Nous l’avions demandé dès le 12 novembre », rappelle le président de la FSPF. Quoi qu’il en soit, tous espèrent désormais que si une nouvelle pandémie venait à se déclarer, les pouvoirs publics n’oublieraient plus le réseau de professionnels de santé libéraux.
concernant la vaccination en ville sur le site :
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques