PARMI les IST, les infections dues aux papillomavirus humains sont les plus fréquentes, même si elles sont éliminées en moins d’un an dans environ 90 % des cas. Tandis que les papillomavirus de types 16 et 18 sont impliqués dans les lésions précancéreuses du col utérin, ceux de types 6 et 11 sont responsables des verrues génitales, considérées comme des lésions bénignes car à faible risque oncogène. Cette infection génitale stigmatisante peut engendrer des traumatismes physiques et psychologiques, handicapant la vie sexuelle et affective. C’est dire l’importance d’une prévention par une vaccination ciblant également les HPV 6 et 11, comme c’est le cas avec Gardasil.
Malgré l’utilisation du préservatif.
En France, l’incidence annuelle des verrues génitales est estimée à 229/100 000 femmes de 15 à 65 ans et à 600/100 000 jeunes de moins de 30 ans. Cette infection transmissible vécue comme honteuse au début de la vie sexuelle peut s’avérer lourde de conséquences (perte d’estime de soi, diminution de la libido, fixation psychosomatique, crainte de récidive). La transmission de ces virus à tropisme cutanéo-muqueux est fréquente (70 % des femmes seraient infectées au cours de leur vie) et est possible lors des « préliminaires amoureux », donc malgré l’utilisation du préservatif.
Le délai d’incubation est très variable, allant de 3 semaines à plusieurs mois, voire plusieurs années. La possibilité de régression spontanée et les formes asymptomatiques expliquent un bilan négatif chez l’un des partenaires.
Comme le souligne le Dr B. Letombe, il est important d’expliquer correctement la pathologie pour limiter les répercussions chez les patients, en précisant que les traitements sont désagréables et douloureux, notamment lorsque les verrues deviennent récurrentes. En effet, l’imiquimod génère dans les deux tiers des cas un érythème local, les antimitotiques locaux entraînent des irritations vulvaires persistantes suivies d’ulcérations. Il en va de même pour la cryothérapie et le laser CO2 : la douleur reste présente jusque dans la phase de cicatrisation.
D’après les études anglo-saxonnes, l’impact physique et psychologique lié aux verrues génitales et aux traitements peut être considérable sur la qualité de vie (50 % des patients) et sur la vie sexuelle (57 %). À défaut des données spécifiques en France, une étude observationnelle, QUALICAE, sera mise en place en 2010 (résultats attendus en octobre 2011) afin d’évaluer la qualité de vie globale et sexuelle de 550 patients inclus, sans négliger la perception de leurs médecins.
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