L’ÉTUDE Institut Lilly/IFOP montre que, dans près de 40 % des cas, les personnes ressentant un manque de désir dans leur couple (39 %) ou ayant rencontré des problèmes d’érection (38 %) ont déjà inventé des excuses pour ne pas faire l’amour avec leur partenaire. Les couples peuvent avoir recours à ce stratagème pour ne pas blesser le partenaire, mais ces alibis peuvent aussi servir à dissimuler un véritable problème sexuel. La honte, la difficulté de ne pas être toujours prêt et d’accord motivent ces mensonges, surtout chez l’homme. Parmi les excuses les plus fréquentes, la fatigue est la plus citée (45 %), suivie de la proximité des enfants (35 %). Si les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à prétexter la présence des enfants et deux fois plus nombreuses à utiliser le mal de tête, les hommes, en particulier âgés de moins de 35 ans (40 % contre 38 % de femmes), invoquent les préoccupations liées à l’argent ou au travail. Les excès alimentaires ou d’alcool sont aussi de bonnes excuses (25 %).
Des origines psychologiques aux causes organiques.
Le manque de désir dans le couple reste la préoccupation la plus fréquemment citée, surtout par les femmes (53 % contre 44 % des hommes). Les problèmes d’éjaculation précoce ou de dysfonction érectile sont particulièrement liés à l’âge. Mais, plus important encore, les différents problèmes sexuels sont corrélés entre eux. « Les troubles de la sexualité sont interactifs, un manque de désir chez la femme est source de stress chez son partenaire qui pourra alors rencontrer des difficultés d’érection. À l’inverse, une absence d’orgasme chez la femme peut être due à un problème d’éjaculation précoce », explique le Dr Sylvain Mimoun (Paris). Une large majorité de Français n’assimile pas les différents troubles sexuels à une maladie et ne leur reconnaisse aucun caractère pathologique. Ils les imputent à un état psychologique (stress en particulier) ou physique (âge, fatigue) ; les causes organiques sont peu évoquées. « Il peut pourtant exister des comorbidités sous-jacentes derrière ces problèmes (diabète, HTA) et ce sont les facteurs psychologiques qui révèlent la maladie, mais les personnes ne se sentent pas malades, estime le Pr Pascal Rischmann président de l’AFU (Association française d’urologie, Toulouse) C’est la première fois que le manque du désir chez l’homme dans sa vie de couple est aussi élevé (44 %) et il mérite que l’on s’y intéresse. Les causes peuvent être attribuées aux facteurs socio-économiques actuels mais ce constat peut aussi mettre en évidence le développement d’une pathologie (prostatite, coronaropathie, dépression). »
Priorité au dialogue et à la complicité.
Plus de trois quarts des Français estiment que les pannes sexuelles ont des conséquences sur leur vie de couple. Pour 40 % d’entre eux leur impact est uniquement sexuel, tandis que 36 % pensent que cela a également une influence sur l’entente et l’harmonie du couple. Parmi les solutions envisagées pour régler un problème sexuel, la communication au sein du couple est la première citée (35 %), puis viennent le dialogue avec le médecin (26 %) et la recherche sur internet (6 %). Pour 18 % des Français aucune solution ne paraît envisageable. « La difficulté est que chacun, au sein du couple, cherche à régler des comptes : on compte les points sans chercher une solution, déplore le Dr Mimoun. Il faut rester dans une dynamique de couple qui rassure et stimule, à condition qu’elle soit partagée par les deux partenaires. La vraie question est de savoir s’il existe une complicité entre eux, c’est la seule chose qui aide à maintenir une bonne relation et à la pimenter. » Le Dr Pierre Costa, président de l’AIHUS (association interhospitalo-universitaire de sexologie, Nîmes) partage cet avis : « il faut maintenir l’estime pour l’autre et apprendre à guérir les crises, tout le monde ne vit pas la sexualité de la même façon et elle ne résoud pas tout. Le dialogue avec des professionnels de santé pourra conduire à une prise en charge globale du couple et l’orienter vers la solution la mieux adaptée. »
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