L'association française des malades de la thyroïde (AFMT) a lancé une pétition pour lutter « contre le secret des affaires », un argument que l'agence du médicament utilise, selon elle, pour occulter des informations concernant le principe actif du Lévothyrox (lévothyroxine). L'ANSM dément.
La pétition a été lancée le 19 septembre par le Dr Philippe Sopena, conseiller médical de l'AFMT ; l'association l'a relayée sur son site Internet le 26 septembre ; le 27, les premiers articles de presse reprenait l'information ; le 28, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) démentait « avoir dissimulé des informations en se référant à la loi du 30 juillet 2018 relative à la protection du secret des affaires dans le cadre de la transmission d’informations concernant le Lévothyrox ».
La pétition, qui compte ce lundi plus de 26 000 signatures, met en avant « plusieurs mois d'un retard injustifiable » de la part de l'ANSM qui a reçu en avril la demande d'un avocat de disposer du dossier d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de Lévothyrox nouvelle formule, et a communiqué un dossier « expurgé » le 4 septembre. Pour l'AFMT, il ne fait aucun doute que l'ANSM a attendu la loi « très récente et très controversée » du 30 juillet 2018, dite loi du secret des affaires. Ce que réfute vigoureusement Dominique Martin, directeur général de l'ANSM, rappelant que « le nom du fabricant du principe actif » est protégé par la loi sur le secret industriel et commercial depuis 1978, l'ANSM n'a donc pas « attendu la loi du 30 juillet dernier pour répondre à l'avocat ». Il ajoute, par ailleurs, que « l'origine des produits composant le nouveau Lévothyrox est uniquement européenne, et on l'a déjà dit et écrit ».
Effet boule de neige inattendu, le choix de l'AFMT de s'attaquer à la loi sur le secret des affaires a entraîné la réaction du collectif de journalistes Informer n'est pas un délit (INPD). Dans un communiqué intitulé « L’Agence du médicament choisit de dissimuler des informations aux patients au nom du secret des affaires », le collectif souligne que c'est la première fois que le secret des affaires est évoqué pour ne pas livrer une information, et le fait que cela vienne non pas d'un groupe privé mais « d'une agence publique » est d'autant plus « inacceptable ». INPD « exige de l’ANSM qu’elle s’explique publiquement sur cette affaire et demande instamment au gouvernement de rendre publique l’intégralité des informations concernant le Lévothyrox ».
Avec l'AFP.
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