Encore et toujours, généticiens et endocrinologues s’échinent à chercher. Les uns, le gène de… les autres, l’hormone de… Dans cette course effrénée à la découverte, le musclin, hormone prometteuse, semble aujourd’hui tenir la corde. Et c’est justement dans la performance physique que s’expriment le mieux les talents de cette hormone naturelle.
Par ses travaux menés dans l’Iowa (États-Unis), l’équipe du Dr Léonid Zingman est en train de lever le voile sur les étonnantes propriétés du musclin. Elle a d’abord mis en évidence la sécrétion naturelle de cette hormone dans le sang par les muscles de rongeurs soumis à des exercices physiques. Puis, faisant l’hypothèse que celle-ci était potentiellement porteuse d’un surcroît d’énergie, ils ont perfusé pendant trois semaines des souris non entraînées avec une dose de musclin identique à celle retrouvée dans le sang de leurs copines sportives.
Les résultats de cet essai, récemment publiés dans la revue « Molecular Therapy », sont stupéfiants. Comme si elles avaient été littéralement dopées, sur leur roue d’exercice les souris « imbibées » de musclin ont multiplié par trois leur vitesse de pédalage et par huit leur endurance. Pour confirmer l’interprétation de ce résultat, les chercheurs américains ont mené un autre essai sur des rongeurs dépourvus du gène codant pour le musclin.
Et, comme ils s’y attendaient, ils ont constaté que ces souris étaient moins endurantes que leurs congénères au patrimoine génétique intact. Les cellules musculaires de ces souris privées de musclin montraient aussi au microscope moins de mitochondries que les autres. Or les mitochondries sont réputées constituer pour l’organisme des réservoirs d’énergie. De là à penser que l’hormone stimule la multiplication des mitochondries dans les cellules des fibres musculaires, et augmente leur capacité à produire un effort plus intense et plus long, il n’y a pas loin.
En 2012, déjà, une manipulation génétique avait abouti à un résultat comparable qui faisait briller les yeux de quelques athlètes. En agissant sur le récepteur NCoR1 capable de moduler la transcription de certains gènes, des chercheurs suisses et américains avaient en effet pu observer une augmentation de la masse et de la qualité de la musculature de souris. Sans ce « frein » naturel, la fabrication des muscles s’était révélée bien plus efficace.
Les souris ayant subi cette modification s’avérant alors de véritables marathoniennes, capables de courir plus longtemps et plus vite avant de montrer les premiers signes de fatigue. Au final, ces « super-souris » avaient pu parcourir près du double de la distance franchie par celles qui n’avaient pas subi ce traitement.
Au total, qu’il soit de nature hormonale ou génétique, ce dopage médicalement assisté pourrait sans doute tenter quelque athlète en mal de performance. Mais là n’est pas bien sûr l’objectif de ces recherches. À supposer que les essais sur la souris soient transposables à l’homme, il serait sans doute plus intéressant qu’il serve à redonner un peu d’autonomie aux personnes pour qui l’exercice physique n’est plus, du fait de l’âge ou de la maladie, qu’un vieux souvenir…
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Françoise Amouroux
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