L’INSUFFISANCE CARDIAQUE, une affection fréquente, reste également grave en dépit de progrès thérapeutiques importants. En effet, 50 % des patients décèdent dans les quatre ans et un quart d’entre eux sont hospitalisés dans les trois mois qui suivent la première décompensation. Par ailleurs, le pronostic de l’insuffisance cardiaque est d’autant plus mauvais que la fréquence cardiaque est élevée. Or les bêtabloquants, qui ralentissent la fréquence cardiaque, ne peuvent pas toujours être utilisés à la posologie optimale. Cela souligne l’intérêt potentiel de l’ivabradine, qui ralentit la fréquence cardiaque sans modifier la contractilité myocardique et la conduction cardiaque, même chez les patients dont la fonction systolique est altérée.
Ce rationnel a conduit à l’élaboration de l’étude SHIFT. Elle a été réalisée dans 677 centres répartis dans 37 pays. Cela a permis d’inclure 6?558 insuffisants cardiaques, 3 268 d’entre eux recevant de l’ivabradine en plus du traitement optimal. L’origine de l’insuffisance cardiaque était ischémique dans deux tiers des cas ; 56 % des patients présentaient des antécédents d’infarctus, deux tiers étaient hypertendus et un tiers étaient diabétiques. Parmi eux, 9 sur 10 prenaient un bêtabloquant, 5 % prenant au moins la moitié de la dose optimale préconisée et 26 % atteignant cet objectif, le facteur limitant ayant été principalement l’hypotension ou la fatigue.
Mesurer la fréquence cardiaque.
La fréquence cardiaque de repos, qui était à 80 bpm dans les deux groupes, est passée à 75 bpm dans le groupe placebo et à 67 bpm sous ivabradine. À l’issue d’une période de suivi médian de 22,9 mois, qui a atteint au maximum 41,7 mois, l’incidence du critère principal, associant mortalité cardio-vasculaire et hospitalisation pour insuffisance cardiaque, a diminué significativement sous traitement actif, le bénéfice de l’adjonction d’ivabradine étant manifeste dès le troisième mois. Ce résultat s’explique essentiellement par la baisse du risque de décès et des hospitalisations pour insuffisance cardiaque.
L’efficacité de l’ivabradine la plus importante a été observée quand la fréquence cardiaque de repos initiale était supérieure à 77 bpm.
Enfin, la tolérance de l’ivabradine est apparue très bonne. Seuls les épisodes de bradycardies symptomatiques ou non ont été plus fréquents sous ivabradine, mais très peu ont motivé l’arrêt du traitement. Ainsi, il faut systématiquement mesurer la fréquence cardiaque chez ces patients et associer du Procoralan au traitement optimal quand la valeur initiale dépasse 70 bpm, avec un objectif de 60 bpm. Le nombre de sujets à traiter pendant un an pour éviter un décès ou une hospitalisation pour aggravation de leur insuffisance cardiaque est de 26.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques