L’IVG médicamenteuse est très douloureuse pour plus d’un quart des patientes, selon une étude présentée par la Fondation de l’Avenir. Cette douleur est insuffisamment prise en charge.
Perçue comme plus simple, plus facile d’accès et plus rapide que l’IVG par aspiration, l’IVG médicamenteuse n’est pas pour autant sans effets secondaires. Ainsi, 27 % des femmes l’ayant réalisé ont perçu « des douleurs très intenses » (notées 8 ou plus sur une échelle de 10) et un tiers a eu des saignements abondants, qui leur ont paru « inquiétants » ou « très inquiétants », selon une enquête menée par des épidémiologistes de l'INSERM auprès de 453 femmes et présentée par la Fondation de l'avenir.
« Beaucoup de ces femmes expliquent qu'elles auraient préféré être davantage informées, notamment sur les saignements », précise Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles, co-auteure de l'étude. La douleur est plus forte chez les femmes n'ayant jamais été enceintes auparavant ou qui ont habituellement des règles douloureuses. Au niveau de la douleur, celles qui ont reçu un seul comprimé de mifépristone ont souffert davantage que celles qui en ont pris trois (les deux options étant possibles de 50 à 63 jours d'aménorrhée). L'enquête montre aussi que les antalgiques ne les ont que « moyennement » soulagées. Très peu ont pris des antalgiques puissants, la plupart s'étant contentées de paracétamol ou d'anti-inflammatoires.
La prise en charge de la douleur n’apparaît donc pas comme suffisante : « Il faudrait avoir des protocoles de prise en charge de la douleur beaucoup plus puissants », estime Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles. Autorisée depuis 1990, la technique médicamenteuse a représenté plus de la moitié (57 %) des IVG réalisées en 2015, selon la direction études et statistiques du ministère des Affaires sociales. « Par rapport à la méthode par aspiration, réalisée à l'hôpital, la technique médicamenteuse est plus simple, ne comporte pas de geste intrusif ni d'anesthésie, et la femme est dans le cadre familier de son domicile », reconnaît Philippe David, chef de service du centre IVG de la clinique Jules-Verne de Nantes, qui a piloté l'étude. Mais il ne faut pas pour autant la systématiser : « il est important que les femmes aient le choix et qu'on prenne en compte la situation de chacune », poursuit le médecin. La durée du processus et le risque d'isolement doivent notamment être pris en compte.
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