LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. - Légalement parlant, quelle est la définition des « en-cas » minceur ?
LOÏC BUREAU. - Les produits diététiques pour favoriser la perte de poids sont bien réglementés. Ils appartiennent à la famille des « denrées ou aliments destinés à l'alimentation particulière » et sont répartis en trois catégories bien distinctes : les substituts de ration sont faits pour remplacer l'alimentation complète de la journée. Ils doivent couvrir 100 % des AJR (apports journaliers recommandés) pour 1 000 kcal. Les substituts de repas, quant à eux, doivent fournir 200 à 400 kcal par repas et ont l'obligation d'être équilibrés sur le plan nutritionnel. Leur apport en protides doit couvrir 25 % à 50 % de l'apport énergétique total (AET) et pas plus de 30 % pour les lipides. Les en-cas ont peu de contraintes en termes nutritionnels car ils sont conçus pour être consommés en tant que complément à un repas. En revanche, ils doivent être hyperprotéinés, c'est-à-dire pauvres en glucides et en lipides.
À quoi doit-on faire attention concernant ces produits ?
Seulement deux catégories composent la majorité du marché : les substituts de repas et les en-cas. Parfois, ces derniers sont présentés comme des substituts de repas car ils se vendent mieux sous cette étiquette. C'est au pharmacien de faire la différence simplement en lisant l'intitulé du produit qui doit apparaître en toutes lettres sur l'emballage (généralement en petits caractères sur le côté de la boîte). Si la seule indication est « préparation hyperprotéinée », il s'agit d'un en-cas, donc d'un produit qui n'est pas obligatoirement équilibré en vitamines et minéraux et dont le taux de protéines est compris entre 50 % et 75 % des apports énergétiques totaux. Le substitut de repas, en revanche, est moins riche en protéines (entre 30 % et 50 % des apports énergétiques totaux) mais il doit fournir au minimum 10 % des AJR pour 100 kcal. Toutes ces informations peuvent aider, en cas de doute, le pharmacien à resituer le produit dans sa catégorie et donc à bien conseiller le client.
Comment ces produits peuvent-ils s'inscrire dans les habitudes alimentaires ?
Je conseille de manger une salade ou une crudité avant de consommer le substitut et de compléter le repas par un yaourt maigre ou un fruit pour l'apport en fibres. Il est important de respecter la physiologie de la nutrition, c'est-à-dire de mastiquer et de conserver l'impression d'un véritable repas afin de mieux observer son programme alimentaire. Il est également préférable de ne prendre qu'un substitut par jour. Mais, pour ne pas annuler, par la prise d'un repas consistant, les efforts déjà fournis, on peut consommer des gommes. Contrairement à ce que l'on croit, ces produits n'ont pas d'effet coupe-faim mais ils abaissent l'index glycémique du repas en apportant de la viscosité au bol alimentaire ce qui ralentit le phénomène de digestion et l'absorption énergétique. Concrètement, les gommes réduisent l'envie de grignoter.
D'autres conseils nutritionnels dans le cadre d'un régime ?
N'oubliez pas l'effet draineur des extraits végétaux, en particulier quand ils sont sous forme de tisane parce qu'ils apportent du potassium qui agit indirectement sur la rétention d'eau en favorisant l'élimination du sodium. Il peut être utile de conseiller un apport en vitamines et minéraux pour tout candidat au régime qui risque de présenter un déficit d'apport en micronutriments. Pensez également aux algues qui peuvent compléter l'alimentation en fournissant de l'iode, constituant des hormones thyroïdiennes qui régulent la dépense énergétique du corps. Enfin, il est préférable de suivre son régime en se pesant sur une balance à impédancemétrie, car on peut tout à fait perdre du poids sans modifier sa masse graisseuse !
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