L’Académie de médecine fait part de sa déception concernant les recommandations publiées sur les maladies transmises par les tiques, qui reconnaissent implicitement l’existence d’une « maladie de Lyme chronique ». Au mépris de toute démarche scientifique.
L’Académie de médecine avait prévenu la Haute Autorité de santé (HAS) : ne cédez pas au chantage des groupes de pression qui veulent que soit reconnue et traitée une « maladie de Lyme chronique », alors qu’aucune preuve scientifique n’existe (voir le communiqué du 26 octobre 2017). Peine perdue. Dans ses « recommandations de bonne pratique pour les maladies transmissibles par les tiques » publiées le 25 juin, la HAS propose de prendre en charge, avec une cure d’antibiotiques de 28 jours, les personnes souffrant de ce fameux « syndrome persistant polymorphe après possible piqûre de tiques » (SPTT), qui se manifeste par des symptômes mal définis et subjectifs, tels que des douleurs musculaires, maux de tête, fatigue, troubles cognitifs (lire notre article « abonné »).
Ces recommandations soulèvent l'indignation des académiciens. « Ce texte a été rédigé par un groupe de travail réunissant des représentants de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), mais aussi de la Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques. Or cette dernière est une association militante qui mène des campagnes de désinformation sur la maladie de Lyme », dénonce l’académie dans un communiqué. « En nommant la "symptomatologie/syndrome persistant(e) polymorphe après piqûre de tique ou SPPT", la HAS reconnaît de fait implicitement l’existence d’une telle pathologie sans la moindre preuve. Avec, pour conséquence, des propositions de prise en charge lourde, impliquant des investigations nombreuses, coûteuses et souvent inutiles », regrettent également les sages.
Par ailleurs, les académiciens émettent de fermes réserves sur la création de centres spécialisés de maladies vectorielles à tiques, estimant que « cette proposition tend à désavouer l’expertise des services de maladies infectieuses et tropicales existants ».
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