Médicaments et nourriture : mélange à éviter

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Publié le 01/07/2015

Afin de faciliter l’administration des médicaments chez les personnes âgées, il n’est pas rare que les infirmières des maisons de retraite broient les comprimés de leurs pensionnaires. Si l’on sait que certains médicaments ne supportent pas le traitement au pilon, on s’était jusqu’à présent moins intéressé aux conséquences sur le goût des aliments. C’est désormais chose faite. Une étude menée par le CHU de Nice et la chaîne Korian, spécialisée dans la gestion d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), établit ainsi une corrélation entre la modification du goût des aliments et l’observance.

Particularité de l’étude : celle-ci ne s’est pas intéressée aux malades mais a fait appel à des volontaires (soignants et autres) et à deux chefs étoilés au Michelin. Il s’agissait pour eux de « déguster » en aveugle des verrines auxquelles étaient mélangés dix des médicaments les plus prescrits dans les EHPAD. Surprise pour ces goûteurs, les mélanges étaient tout simplement immangeables, particulièrement ceux contenant de la zopiclone, du clopidrogel et du paracétamol. Un tiers des volontaires a même eu l’appétit coupé après la « dégustation ».

Face au risque de dénutrition entraîné par l’incorporation de médicaments au repas des personnes âgées, l’Institut du bien vieillir Korian a édité un guide de bonnes pratiques, parmi lesquelles une limitation du recours aux médicaments écrasés, une identification de ceux ayant mauvais goût, et la recherche d’alternatives, tel le mélange dans une petite portion de nourriture comme une cuillerée de confiture, et si possible, une prise à la fin du repas. Autant de mesures qui devraient éviter de gâcher ce moment de plaisir qu’est la prise de nourriture. Car, toujours selon Korian, 78 % des seniors font attention à leur alimentation et aiment prendre un bon repas.