Pharmaco-fiction

Médicaments pour cœurs brisés

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Publié le 02/03/2015

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RÉPARER les peines de cœur grâce aux médicaments ? Le projet peut choquer, ou pour le moins surprendre. Il a néanmoins inspiré le « New Scientist » qui, dans son édition de février, consacre un long article à cette étonnante prospective. Le journal passe en revue une série de publications ayant toutes pour objet d’évaluer les pouvoirs de la pharmacologie sur les relations amoureuses. Posant le postulat que l’amour agit un peu comme une drogue, il est parfois utile, voire salutaire, de mettre un terme à une liaison dévastatrice. C’est ce que rappelle en substance le Dr Brian D. Earp, spécialiste de l’éthique scientifique, qui imagine possible de développer un médicament adapté à ces situations critiques. Ce traitement aiderait par exemple une femme victime à surmonter la dépendance à l’égard de son mari violent. À condition, toutefois, d’obtenir le consentement préalable et éclairé de la victime. Autre situation, autre besoin, le chagrin d’amour consécutif à une rupture serait, lui aussi, pharmaco-sensible. C’est ce que suggèrent certaines études qui proposent d’abaisser le niveau de désir grâce à la sérotonine. Problème, augmenter la concentration du neuromédiateur ne servirait qu’à baisser le désir, pas vraiment l’amour… La voie de l’ocytocine ? Certes, estiment les experts, en privant le corps de cette hormone on ôte à l’amoureux déçu tout sentiment d’attachement, mais, ce faisant, on jette l’amour en même temps que le chagrin. Ce qui n’est pas idéal. Bref, la pharmacopée du cœur ne semble pas pour demain. D’autant que les chercheurs eux-mêmes conseillent de préférer le temps à la chimie pour diluer les peines de cœur.

D.D.